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"La Promesse d'une vie" : Russell Crowe rate son passage derrière la caméra

Acteur de films épiques ("Gladiator", "Noé", "Robin des Bois"…) ou de thriller efficaces ("American Gangster", "Révélations"…), Russell Crowe a voulu s’essayer à la mise en scène avec "La Promesse d'une vie", sur l’évocation de la guerre des Dardanelles (1915-1916) durant la Première guerre mondiale. Bonne idée, même s’il n’est pas le premier, mais soldée par un échec cuisant.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Russell Crowe dans "La Promesse d'une vie" qu'il a mis en scène
 (Universal Pictures International France)
La note Culturebox
2 / 5                  ★★☆☆☆

De Russell Crowe (Ausralie/Etats-Unis), avec : Russell Crowe, Olga Kurylenko, Yılmaz Erdoğan, Cem Yılmaz - 1h51 - Sortie : 15 avril 20150

Synopsis : E
n 1919, 4 ans après la terrible bataille des Dardanelles, dans la péninsule de Gallipoli. Un paysan australien, Joshua Connor se rend en Turquie à la recherche de ses trois fils portés disparus. Malgré les barrages de la bureaucratie militaire, sa détermination ne fléchit pas. Il est d’abord aidé par la belle Ayshe, la propriétaire de l’hôtel dans lequel il séjourne à Constantinople, puis par un officier turc ayant combattu contre ses fils. Pour découvrir la vérité et enfin trouver la paix intérieure, Joshua, accompagné du Commandant Hasan, est contraint de sillonner un pays ravagé par la guerre où la frontière entre le Bien et le Mal n’est plus si nette et l’ennemi si clairement identifiable.
Gallipoli

Avant "La Promesse d'une vie", la bataille des Dardanelles a été évoquée par Peter Weir, autre réalisateur australien, dans "Gallipoli", avec Mel Gibson, en 1981, et par Bertrand Tavernier dans "Capitaine Conan", dans un registre plus élargi au premier conflit mondial dans les Balkans. Le premier était ennuyeux à mourir dans son confinement dans les tranchées, le second, fut passionnant, dans son discours anti-juridico-militariste. Russell Crowe nous entraîne, lui, dans un mélo interminable.

La bataille de Gallipoli demeure un traumatisme dans la société australienne et néo-zélandaise (les deux troupes combattaient pour la première fois ensemble, avec les Français et les Britanniques) contre les Ottomans ralliés aux Allemands. Les pertes des deux côtés sont évaluées à 100.000 hommes sur la durée des combats remportés par la Turquie. Mais Russell Cowe s’intéresse peu à ce contexte historique, même s’il revient régulièrement sur la violence des combats.
 Olga Kurylenko et Russell Crowe dans "La Promesse d'une vie" de Russell Crowe
 (Universal  Pictures International France)

Mélo

Crowe favorise son rôle de père en quête des dépouilles de ses trois fils engagés dans la bataille. Sa description de son périple d’Australie en Turquie, ses prises de contacts, son arrivée sur les lieux du conflit, sont parasitées par une idylle sans intérêt qui n’apporte rien au récit, sinon de combler l’absence d’une épouse défunte. Un peu de pathos dans le potage.

Sur un sujet comme la bataille de Gallipoli, qui mérite d’être traité et de se retrouver dignement au cinéma, Russel Crowe s’enlise. Le film est évidemment techniquement viable – belle image, beau son, interprétation correcte… Mais quel ennui sur près de deux heures d’un film soporifique, dénué de relief.  A quand le grand film sur Gallipoli ?

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