Au cinéma, Kina et Yuk, un couple de renards polaires, se perdent sur la banquise
C’est une histoire d’amour entre deux renards polaires, devenus acteurs dans une aventure cinématographique hors du commun. Le film Kina et Yuk fait son entrée dans les salles, mercredi 27 décembre.
Inspiré par une photo d'un renard piégé sur une banquise dérivante, un réalisateur normand, Guillaume Maidatchevsky, trouve son point de départ dans la réalité brutale de la nature. "Je me suis demandé d’où venait ce renard, quel était son parcours, et ce qu’il allait devenir", partage-t-il, dévoilant ainsi la genèse du film. Les deux tourtereaux ont tout pour être heureux, mais la nature, ou plutôt l’espèce humaine, en a décidé autrement. Alors que Yuk partait chasser, le bloc de glace sur lequel il était s'est brisé et l'a emporté, laissant Kina, qui porte leur progéniture, seule. Ils vont devoir braver tous les dangers et explorer de nouveaux territoires dans l’espoir de se retrouver à temps pour la naissance de leurs petits. Très vite, l’esprit d’aventure nous prend.
Les renards deviennent acteurs
Il faut dire que la frontière entre la fiction et le documentaire est fine. Quatre caméras étaient constamment braquées sur les deux renards. Pas sûr qu'ils se soient rendu compte qu'ils devenaient soudains acteurs. "Je tenais vraiment à avoir les ressorts d’une fiction pure d’aventure, à la fois de la dramaturgie, des doutes, des angoisses, du bonheur, et ça, je devais le retrouver à travers un animal sauvage", relate le réalisateur.
"Face à un comédien, on peut dire : "cette scène n'était pas assez émotive, tu peux la refaire'', mais quand l'acteur est un animal sauvage, ce n’est pas possible."
Guillaume Maidatchevsky, réalisateurà franceinfo
Nés dans un sanctuaire du nord du Canada, Kina et Yuk vivent en totale liberté. Petits, des coachs animaliers les ont habitués à la présence humaine, tout en préservant leur nature sauvage. S'ils étaient filmés de près, il était strictement interdit de les toucher, autant pour la sécurité de l'équipe de tournage que pour leur intégrité. La scène qui a d'ailleurs le plus ému le réalisateur, c’est celle où Kina et Yuk se regardent, puis regardent la caméra et s’endorment en ronflant paisiblement, alors que ces animaux sont de nature méfiante. Cette confiance se voit à l’image avec des plans serrés qui suscitent l’émerveillement et qui nous questionnent aussi.
Un Roméo et Juliette de l'Arctique
Le paysage est blanc, immaculé et fragile, saisissant dès le départ. En un regard, ce couple de renard réussit à nous embarquer dans une région peu connue, le Yukon, au Canada. Le film a été tourné à des températures extrêmes de -40 degrés pendant six semaines. "Les craquements, ce n’est pas normal, la température est beaucoup trop haute cette année. On dirait un monstre tapi dans les entrailles glacées." C'est la fonte des glaces, que décrit Virginie Efira, voix off tout au long du récit. La scène interpelle.
"J’ai trouvé que c’était une bonne illustration du réchauffement climatique, on a bien vu la banquise fondre", souligne une spectatrice. Les images nous forcent à constater une réalité indéniable : l’Arctique se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste de la planète.
"Kina et Yuk", à découvrir dès le mercredi 27 décembre 2023 au cinéma.
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