"Jurassic World : Fallen Kingdom" innove dans la continuité
Toujours plus
Juan Antonio Bayona est un de ces jeunes cinéastes de la nouvelle vague espagnole qui s’est distingué dans le cinéma de genre, le thriller et le fantastique, avec des films tels que "La Isla Minima" (Alberto Rodriguez, 2015) ou pour Bayona, "L’Orphelinat" (2007). Toujours avide de nouveaux talents, Hollywood ne pouvait que le repérer et lui confier une de ses plus prestigieuses franchises, dont la réalisation relève autant de qualités artistiques que techniques dans la maîtrise des effets spéciaux. De ce point de vue, la major Universal et Steven Spielberg ne se sont pas trompés en faisant appel au talentueux réalisateur espagnol.Comme pour toute franchise ("James Bond", "Star Wars", "Alien"…), chaque film doit répondre à un véritable cahier des charges dans lequel doit se retrouver le public. C’est un peu la limite du genre, même si le défi réclame à chaque fois un peu d’innovation pour relancer l’intérêt. Ainsi "Jurassic World" (2015) a redynamisé "Jurassic Park" (1993) avec l’idée de créer de nouveaux dinosaures n’ayant jamais existé, par croisement génétique entre les espèces les plus dangereuses. L’objectif est de provoquer plus de frissons aux visiteurs du parc, tout comme chez les spectateurs des films.
Reportage : E. de Pourquery / V. Gaget / G. Pinot / T. Le Hec / B. Vidal
Les dinosaures dans la maison
Juan Antonio Bayona ne déroge pas à la règle. Dans la première partie de "Jurassic World : Fallen Kingdom", il reprend le thème du magna héritier de la création de John Hammond dans "Jurassic Park" (recréer des dinosaures par la génétique), désormais seulement motivé par des objectifs mercantiles et manipulé par le lobby militaro-industriel pour faire des dinosaures un arsenal de guerre. Face à eux, un petit groupe de scientifiques et d’altruistes s’ingénient à les contrer. "Jurassic World : Fallen Kingdom" y ajoute le réveil d’un volcan sur l’île du parc à thème, désormais livrée à des dinosaures en liberté et menacés par l’explosion tellurique. Le motif de les sauver pour protéger leur espèce cache en fait celui d’exploiter leur potentiel létal en temps de guerre. Air connu...Mais c’est dans la dernière partie du film que Juan Antonio Bayona reprend le pouvoir. L’attaque des dinosaures dans le manoir du magna milliardaire sur l’île recoupe le sujet de son précédent film. Dans "Quelques minutes avant minuit", un petit garçon introduisait dans la maison familiale un monstre imaginaire, comme ici les sauriens investissent le home sweet home du nabab. C’est la meilleure partie du film. L’originalité de l’incurssion d’une sauvagerie incontrôlable dans l’espace intime et civilisé, recoupe une mise en scène spectaculaire, pleine de suspense, avec notamment une lutte époustouflante sur le toit de la bâtisse. Gageons que "Jurassic World : Fallen Kingdom" ouvre la carrière américaine de Juan Antonio Bayona. Souhaitons-lui de ne pas y perdre son âme, ce qu’augure cette première réalisation hollywoodienne.
LA FICHE
Réalisateur : Juan Antonio Bayona
Pays : Etats-Unis
Acteurs : Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Jeff Goldblum, B. D. Wong, Toby Jones, ted Levine, Rafe Spall, Justice Smith, James Cromwell, Geraldine Chaplin
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Sortie : 6 juin 2018
Synopsis : Cela fait maintenant trois ans que les dinosaures se sont échappés de leurs enclos et ont détruit le parc à thème et complexe de luxe Jurassic World. Isla Nublar a été abandonnée par les humains alors que les dinosaures survivants sont livrés à eux-mêmes dans la jungle. Lorsque le volcan inactif de l'île commence à rugir, Owen et Claire s’organisent pour sauver les dinosaures restants de l’extinction. Owen se fait un devoir de retrouver Blue, son principal raptor qui a disparu dans la nature, alors que Claire, qui a maintenant un véritable respect pour ces créatures, s’en fait une mission. Arrivant sur l'île instable alors que la lave commence à pleuvoir, leur expédition découvre une conspiration qui pourrait ramener toute notre planète à un ordre périlleux jamais vu depuis la préhistoire.
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