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"Heart of a Lion" : analyse délicate d'un nazillon finlandais

Les films en provenance de Finlande sont rares. Dome Karuskaski voit tout de même son quatrième film distribué en France, avec "Heart of a Lion". Un film sur une situation délicate, la persistance de l’idéologie nazie en Europe, en l’occurrence, ici, en Finlande, mise en perspective dans la rencontre entre un leader et la mixité. Avec au cœur, un acteur, véritable révélation : Peter Franzen.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Peter Franzen et Ysufa Sidibeh dans "Heart of a Lion" de Dome Karukoski
 ( Jupiter Communications)
La note Culturebox
3 / 5                  ★★★☆☆

De Dome Karukoski (Suède/Finande), avec : Peter Franzen, Laura Bryan Birn, Yusufa Sidibeh - 1h39 - Sortie : 22 octobre 2014

Synopsis : Lorsque Teppo rencontre la jolie blonde Sari, il tombe immédiatement amoureux. Mais ce n’est pas une histoire d’amour comme les autres. Car Teppo est le leader d’un groupe néo-nazi, et une surprise l’attend à la rencontre du fils de Sari. Il s’appelle Rhamadhani et il est métis. Quand Sari tombe enceinte, Teppo réalise sa chance de devenir père, et fait tout pour vivre en paix avec le jeune garçon. Issu d’un univers de violence, sous la pression de son frère et du groupe néo-nazi, il va être forcé de faire un choix. Un choix simple entre l’amour et la haine.

Faire sa vie
Oui "Heart of a Lion" est un mélo. Un beau mélo, avec en ligne de mire le nazisme persistant en Europe, à travers un groupuscule mené par Teppo (Peter Franzen) qui va faire l’expérience de la différence quand il rencontre une jeune femme, mère célibataire d’un petit métis, contraire à son idéologie. Teppo va devoir effectuer un travail de prise de conscience qui va le confronter à son groupe, et notamment à son frère, son second dans la formation qu’il dirige.

Le scénario est beaucoup moins simpliste qu’il n’y paraît. Le script d’Aleksi Bardy est plutôt malin pour faire passer le message. Rien n’est lisse. Si la rencontre entre Teppo et Sari est évidente, elle est vite refroidie et il aura beaucoup de mal à la reconquérir. Même chose pour l'enfant, Rhamadhan, qui a vite compris ses réticences à son encontre. "Heart of a Lion" est avant tout ce cheminement d’un homme vers un enfant et de ce dernier vers un père qui va renier ses "origines".

Peter Franzen et Laura Bryan Birn dans "Heart of a Lion" de Dome Karukoski
 (Jupiter Films)

Pas de pathos
Le conflit se joue entre Teppo et son groupe néonazi. La confrontation va éclater, mais pas forcément sous le jour que l’on pouvait prévoir. Entre la fidélité au frère, au groupe, Teppo va devoir choisir pour construire sa vie d’adulte. La manière avec laquelle il y parvient est un beau moment de cinéma.

Dome Karuskaski rend compte avec "Heart of a Lion" de la présence néonazie dans les pays du Nord. Sujet délicat s’il en est, qu'il traite sans pathos grâce à la qualité de ses acteurs et une mise en scène qui oscille entre le documentaire et le mélodrame. Un équilibre osé, mais réussi.

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