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"Ghost Song" : Houston, ville de danger, de rêves et de musique dans un documentaire coup de poing

Houston, ancien quartier général de la Nasa durant la Conquête spatiale, a perdu de sa superbe dans un film politique, social et musical signé du réalisateur français Nicolas Peduzzi.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
OMB Bloodbath dans "Ghost Dog" de Nicolas Peduzzi (2022). (GOGOGO FILMS)

Le Français Nicolas Peduzzi réalise son second documentaire sur les États-Unis, après Southern Belle (2018) sur la fille du plus grand exploitant pétrolier texan. Ghost Song, qui sort en salle mercredi 27 avril, revient à Houston, toujours au Texas, ancien QG de la Nasa durant la Conquête spatiale. La ville a perdu de sa superbe : drogue, gangs et violence courent les rues. Une échappatoire : le rap.

Le son de Huston

À Houston (Texas), trois jeunes adultes des rues ou fils reniés vivent d’expédients. Alexandra, dixit OMB Bloodbath, rappeuse ancienne cheffe de gang, Will et Nate, en rupture de ban, regardent leur ville partir à vau-l’eau, alors qu’un ouragan s’approche et pourrait bien balayer tout ça.

Dès le premier plan, dans une voiture sur un boulevard, un rap lascif passe à la radio. "Ça, c’est le vrai son de Houston", dit Nate. Des voitures de flics sont au carrefour : générique. Cut. La route défile, la nuit, début d’une déambulation dans Huston à la rencontre d’un écosystème transgressif, dans lequel se débattent trois jeunes habitant(e)s qui cherchent leur voie, leur voix.

Rédemption américaine

Le social se fond dans les sentiments, à la fois amoureux mais aussi à propos d’une ville. Film urbain, Ghost Song aurait pu s’appeler Ghost Town. C’est parce qu’il voit la ville fantôme qu’est devenue Houston à travers son son, sa musique, que le film porte ce beau titre. Ville chanson, ville fantôme, ville son, parole et musique. Tout le rap.

En exergue de Ghost Song, OMB Bloodbath, née Alexandra Nicks. Issue des gangs, reconvertie au rap, elle scande l’état des lieux, le sourire aux lèvres, attendant l’ouragan qui va nettoyer Houston. Alexandra, Will et Nate savent où ils en sont, et la ville aussi. Le vent est de leur côté, la rédemption avec, sujet majeur du cinéma américain. Étonnant de vérifier combien des documentaristes français captent l’Amérique dans trois films remarquables récents : Jean-Baptiste Thoret (We Blew It, Michael Cimino : un mirage américain), François Busnel (Seule la Terre est éternelle) et Nicolas Peduzzi avec Ghost Song. Tous abordent avec tact, art et talent, très différemment, un sujet multiforme qui fascine la France.

L'affiche de "Ghost Song" de Nicolas Peduzzi (2022). (GOGOGO FILMS)

La fiche

Genre : Documentaire
Réalisateur : Nicolas Peduzzi
Pays : France
Durée : 1h22
Sortie : 27 avril 2022
Distributeur : Les Alchimistes

Synopsis : Houston, Texas. Alexandra, Will et Nate se débattent pour survivre dans une ville qui dévore les gens -comme les rêves. Ex-cheffe de gang ou gosses de riches reniés, chacun affronte ses démons tandis qu'un ouragan approche. "Ghost Song", c'est la promesse d'un nouvel élan de vie, entre musique, hallucinations et espoirs de rédemption.

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