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"Ghost in the Shell" : Scarlett Johansson en héroïne d'un manga mythique

Manga de Masamune Shirow publié à partir de 1989, "Ghost in the Shell" est devenu un titre phare de la bande dessinée japonaise, avant de connaître des suites, de devenir un dessin animé (1995) et une franchise. L'adapter à Hollywood avec acteurs ne pouvait qu’arriver. Manquait un casting à la hauteur : Scarlett Johansson, Pilou Asbeak, Michael Pitt, Takeshi Kitano et Juliette Binoche. Chapeau !
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Scarlett Johansson dans "Ghost in the Shell" de Rupert Sanders 
 (Paramount Pictures France)

Hologrammes géants

Scarlett Johansson semble avoir un intérêt particulier pour la science-fiction, puisqu’on l’a vu chez les "Avengers" de Marvel, "Lucy" de Luc Besson, ainsi que dans "Under the Skin" de Jonhatan Glazer, passant des superproductions à un film plus modeste, mais passionnant. Une marque d’exigence de sa part, donc. "Ghost in the Shell" est une grosse machine, attendu depuis des lustres, où elle est encore tout à fait à sa place, même si le film est moins ambitieux que son modèle.

De l’ambition, "Ghost in the Shell" version Rupert Sanders ("Blanche-neige et le chasseur"), en a visuellement. Dès les premières images l’on est subjugué par la cité futuriste où se déroule l’action, composée d’immeubles lumineux fluorescents, qui sont autant d’écrans publicitaires et entre lesquels se déplacent des hologrammes géants. La référence est, on l’aura compris, "Blade Runner" (1982) de Ridley Scott, devenu incontournable en la matière. Tout l’attirail technologique futuriste est du même acabit, très designé, dans la lignée d’un Syd Mead ("Star Trek", "Blade Runner", "Tron", "2010", "Aliens"…).

"Ghost in the Shell" de Rupert Sanders
 (Paramount Pictures France)

Priorité à l’action

Ce visuel sophistiqué fait écho au manga d’origine et au film d’animation de Mamoru Oschii, eux-mêmes de toute beauté, et dont James Cameron disait tout le bien qu’il en pensait à l’époque, comme le manga le plus beau et le plus adulte qui soit. Le film de Rupert Sanders ne déçoit pas dans la première partie de l’énoncé, mais simplifie passablement le scénario.

La version animée tirait une bonne partie de son intérêt dans la révélation très progressive de la nature du "Major" alias Matoko (Scralett Johansson). L’on ne comprenait pas d’emblée sa dimension cybernétique, le film entretenant longtemps une ambiguïté entre humanité et robotique, en toute continuité avec les thèmes de Philip K. Dick dont "Blade Runner" s’inspirait.

Scarlett Johansson dans "Ghost in the Shell" de Rupert Sanders
 (Paramount Pictures)

Dans le film de Rupert Sanders, tout est dit dès les premières minutes, enlevant toute la part de mystère et le mysticisme inhérent à une machine en quête de sa part d’humanité. La poésie et la profondeur du  scénario s’en trouvent élaguées, au profit d’un pur film d’action, spectaculaire, mais moins ambitieux. Bonne idée toutefois, le choix parfait de Scarlett Johansson dans le rôle principal, très érotisée, et d’avoir casté Takeshi Kitano dans un personnage clé. Les équivalents visuels au manga d'origine demeurent l’atout majeur d’un film qui, dans les limites d'un pur film d'action, ne déçoit pas.

"Ghost in the Shell" : une pré-affiche américaine
 (Paramount Pictures)

LA FICHE

Science-fiction de Rupert Sanders (Etats-Unis) - Avec :  Scarlett Johansson, Pilou Asbæk, Michael Pitt, Takeshi Kitano, Juliette Binoche, Yutaka Izumihara, Durée : 1h47 - Sortie : 29 mars 2017

Synopsis : Dans le futur, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.

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