Gérard Jugnot : "J'aime les sujets difficiles que j'allège avec l'humour"
Dans "C'est beau la vie quand on y pense", qui sort en salles le 12 avril, Gérard Jugnot aborde le sujet délicat de la greffe. Ce père de famille, qui n'a jamais été vraiment à la hauteur de son rôle de père, est dévasté quand son fils meurt dans un accident de la route. Et il n'a rapidement qu'une idée en tête, retrouver celui qui vit désormais avec le cœur de son fils. Il rencontre alors Hugo (joué par François Deblock), et une relation compliquée mais humaine et touchante, va se développer entre les deux hommes.
Invité du journal de 20 heures de Laurent Delahousse, le comédien et réalisateur parle de ce nouveau film mais également de la campagne présidentielle.
Il est l'un des comédiens préférés des français depuis une quarantaine d'années et les premiers succès de la troupe du Splendid. En parallèle, il mène une brillante carrière derrière la caméra, avec 11 longs métrages en tant que réalisateur. Son credo, l'humour et l'émotion.
J'avais un peu peur de ce sujet (la greffe), qui est grave. Mais plus on charge en émotion, plus, quand on propose du rire, les gens rient.
Gérard JugnotDe "Une époque formidable" à "Monsieur Batignole", Gérard Jugnot a, en effet, tendance à aborder des sujets difficiles, mais avec l'humanité, la tendresse et le sens de l'humour qui le caractérisent. Pour son dernier film, qui évoque le deuil d'un enfant et sa "renaissance" dans le corps d'un autre, il a pensé au plus gros succès du cinéma français "Intouchables". "Au début, j'avais un peu peur, mais j'ai pensé à Intouchables. C'était pas vraiment gai non plus comme histoire.Donc, je me suis un peu rassuré comme ça avant de faire ce film".
Reportage : M. Vial / A. Dupont /J-A Balcells / E. Goldstein
Le cinéma et la politique
En pleine campagne présidentielle, Gérard Jugnot remarque que les candidats abordent rarement le sujet de la culture, et encore moins celui du cinéma. "Pourtant, dit-il, il y a beaucoup de chômage dans notre métier. Et il faudrait qu'ils s’intéressent un peu à tous ces films qui partent se faire en Belgique ou au Luxembourg. C'est un vrai problème, la concurrence est dans ces pays-là, où il y a de gros avantages fiscaux". Comme la majorité des français, il suit avec attention la campagne, qu'il trouve à la fois passionnante et inquiétante. Anecdote amusante, Laurent Delahousse lui rappelle que le point commun entre lui, Michel Blanc, Christian Clavier et François Hollande est qu'ils ont tous fréquenté le lycée Pasteur de Neuilly, et dans les mêmes années. Et de-là à imaginer le président de la République dans la troupe du Splendid, il n'y a qu'un pas. "Si je dis ça, ça va être dans les grand titres, mais c'est vrai qu'il a beaucoup d'humour et qu'il est très drôle. Et je trouve que la politique manque un peu d'humour".
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