"Everything everywhere all at once", en salles le 31 août : un voyage loufoque dans le multivers porté par Michelle Yeoh, virtuose
Daniel Kwan et Daniel Scheinert (surnommés les Daniels) montrent une nouvelle fois leur inventivité quasi-infinie. Leur dernier film est une plongée aux confins du multivers d'une famille au bord de la crise de nerfs. Un voyage hallucinatoire dont on ne sort pas indemne, à la fois subjugué et profondément ému.
Après le loufoque Swiss Army Man avec Paul Dano et Daniel Radcliffe sorti en 2016, le duo de réalisateurs Daniel Kwan et Daniel Scheinert (les Daniels) reviennent pour Everything everywhere all at once, un long-métrage explosif et fantastique, à la croisée des dimensions. Si le film a séduit les critiques aux États-Unis, il devra encore réussir à convaincre le public français, lors de sa sortie le 31 août.
En tête d’affiche du long-métrage, on retrouve la reine des arts martiaux, Michelle Yeoh dans le rôle d’une mère de famille endettée, au bord de la crise de nerfs. Son personnage Evelyn Wang tente tant bien que mal de sauver la laverie familiale de la ruine, mais délaisse complètement sa fille Joy et son mari Waymond. Brusquement, elle se retrouve plongée dans le multivers. Un monde composé de dimensions parallèles dans lequel elle explore tous les destins qu’elle aurait pu vivre. Mais le rêve vire au cauchemar quand une terrible menace fait son apparition et pourrait bien détruire le monde ainsi que la famille d’Evelyn.
Hors normes
Everything, everywhere all at once, est un film difficile à classer. C'est à la fois un long-métrage surréaliste, fantastique et de kung-fu avec des scènes d’action impressionnantes. Les ralentis épiques sont dignes d’un blockbuster hollywoodien ou de la saga Matrix. Mais c’est aussi une œuvre sensible, sur les thématiques de la famille et de la pression culturelle. L’héroïne Evelyn a quitté très jeune la Chine pour les États-Unis avec son mari Waymond et contre l’avis de son père.
Depuis, Evelyn étouffe sous l'obligation de réussir sa vie pour faire honneur à son patriarche. Elle s'efforce de sauver les apparences malgré une famille prête à imploser et croulant sous les factures. Au fil de son voyage dans le multivers, Evelyn s’efforcera de recoller les morceaux et de renouer le dialogue avec sa fille Joy et son époux, tout en faisant la paix avec toutes les versions d’elle-même.
Univers déjanté
Ce n'est pas une surprise, les Daniels ont plus d’un tour dans leur sac. Leur imagination débordante offre une cascade de scènes loufoques au fil des dimensions explorées par Evelyn. La jeune femme devient tour à tour cuisinière, chanteuse, star du cinéma… Des situations qui tournent à l’absurde pour notre plus grand plaisir, dans ces univers où tout est possible, même être munis de saucisses à la place des doigts. Si l’humour peut parfois tourner au graveleux, les dialogues restent dans l’ensemble vifs et comiques, à l’image des punchlines piquantes d’Evelyn. Les spectateurs les plus attentifs pourront apprécier les clins d’œil et les références cinématographiques, confirmant une nouvelle fois l’ingéniosité du duo de réalisateurs.
Acteurs métamorphes
Si Everything everywhere all at once ne s’effondre pas sous son propre poids, c’est grâce à sa solide équipe d’acteurs. Ils arrivent à incarner avec brio les multiples versions de leurs personnages, rencontrées au gré des sauts dimensionnels. Michelle Yeoh est éblouissante, à la fois fragile et guerrière. Son époux à l’écran, incarné par Ke Huy Quan (Demi-Lune dans Indiana Jones), contrebalance par son rôle de mari fatigué, mais aussi attachant et attendrissant.
Jamie Lee Curtis est méconnaissable en employée du fisc aigrie, qui s’avère en réalité profondément humaine. Enfin, Stephanie Hsu, fille d'Evelyn, est une révélation. L’actrice souvent reléguée à des seconds rôles (La Fabuleuse Mme Maisel) incarne ici, Joy, une jeune femme en manque de repères et peinant à faire accepter son homosexualité par sa mère avec qui elle n’arrive plus à communiquer. On notera aussi la présence du très prolifique James Hong, dans le rôle du patriarche campé sur ses valeurs traditionnelles.
Everything everywhere all at once est une œuvre complète, qui innove et s’amuse en sortant des codes classiques du film d’action. Tout en offrant une esthétique soignée, de la photographie à la bande sonore signée par le groupe Son Lux, aux costumes flamboyants de la styliste Shirley Kurata. On peut déjà lui prévoir sans trop de crainte, un joli succès en salles.
Everything everywhere all at once, le 31 août 2022 au cinéma
La fiche
Genre : action, comédie, science-fiction, drame
Réalisateurs : Daniel Kwan et Daniel Scheinert (Les Daniels)
Pays : États-Unis
Durée : 2h19
Sortie en France : 31 août 2022
Distributeur : Originals Factory
Synopsis : Evelyn Wang est à bout : elle ne comprend plus sa famille, son travail et croule sous les impôts… Soudain, elle se retrouve plongée dans le multivers, des mondes parallèles où elle explore toutes les vies qu’elle aurait pu mener. Face à des forces obscures, elle seule peut sauver le monde mais aussi préserver la chose la plus précieuse : sa famille.
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