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"Diplomatie" : face à face tendu entre Niels Arestrup et André Dussollier

Quatre ans après avoir triomphé au théâtre dans la pièce éponyme, André Dussollier et Niels Arestrup reprennent au cinéma les rôles du consul de Suède Raoul Nordling et du général allemand Dietrich Von Choltitz. Un huit-clos tendu mis en image par Volker Schlöndorff. Les deux comédiens étaient invités au 20H de France 2.
Article rédigé par franceinfo
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André Dussollier et Niels Arestrup, le 12 février 2014 à Berlin, lors de la projection de "Diplomatie" à la 64e Berlinale
 (AFP PHOTO / DPA / DANIEL NAUPOLD GERMANY OUT)
Reportage : P.Deschamps, R.Duroselle, O.Lecointe, C.Forge
La nuit du 24 au 25 août 1944. Le sort de Paris est entre les mains du général Von Choltitz, gouverneur du Grand Paris, qui se prépare, sur ordre d'Hitler, à faire sauter la capitale. Issu d'une longue lignée de militaires prussiens, le général n'a jamais eu d'hésitation quand il fallait obéir aux ordres. C'est tout cela qui préoccupe le consul suédois Nordling lorsqu'il gravit l'escalier secret qui le conduit à la suite du général à l'hôtel Meurice. Les ponts sur la Seine et les principaux monuments de Paris, Le Louvre, Notre-Dame, la Tour Eiffel ... - sont minés et prêts à exploser. Utilisant toutes les armes de la diplomatie, le consul va essayer de convaincre le général de ne pas exécuter l'ordre de destruction.

Avec "Diplomatie", le réalisateur allemand Volker Schlöndorff, Palme d'Or à Cannes en 1979 et Oscar du meilleur film en 1980 avec "Le Tambour", signe ici son vingt-huitième film. Il a adapté à l'écran cette pièce écrite par Cyril Gély et montée en 2010 au théâtre de la Madeleine à Paris avec Niels Arestrup et André Dussollier, qui reprennent ici leurs rôles respectifs. 

Un face à face imaginaire puisque la rencontre telle qu'elle est mise en scène ici n'a jamais eu lieu. Choltitz et Nordling se sont vus plusieurs fois dans les jours précédant la rédition du général nazi le 25 aôut 1944 au matin, mais pour négocier la libération de prisonniers et une trêve dans la capitale.

Popularisée par le film de René Clément "Paris brûle-t-il ?" la thèse du sauvetage de Paris par Choltitz aurait été échafaudée par le général lui-même. Selon certains historiens, Choltitz qui sans états d'âme avait fait raser Rotterdam et Sébastopol et participé à l'extermination de cinquante mille juifs, avait bien l'intention d'exécuter l'ordre d'Hitler mais n'en avait plus les moyens. 

D'ailleurs selon Schlöndorff dans ses mémoires Nordling n'évoque pas l'ordre qu'aurait reçu le gouverneur de Paris de détruire la ville, ni de conversations qu'ils auraient eu à ce sujet. Si cela avait été le cas et s'il avait réellement tenté de convaincre Choltitz de renoncer à ce plan il en aurait à coup sûr fait état.

Lire à ce propos cette interview par Télérama de l'historien Fabrice Virgili





 

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