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"Désigné coupable" : Mohamedou Ould Slahi, du désert mauritanien à Guantanamo

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"Désigné coupable" : Mohamedou Ould Slahi, du désert mauritanien à Guantanamo
"Désigné coupable" : Mohamedou Ould Slahi, du désert mauritanien à Guantanamo "Désigné coupable" : Mohamedou Ould Slahi, du désert mauritanien à Guantanamo (France 2)
Article rédigé par France 2 - S. Perez, G. Messina, E. Urtado, J. Cohen-Olivieri
France Télévisions

Tahar Rahim et Jodie Foster seront à l'affiche de Désigné coupable, en salles mercredi 14 juillet. Ce film relate l'histoire vraie d'un prisonnier de Guantanamo, injustement accusé après les attentats du 11 septembre 2001. 

C'est dans l'immensité du désert mauritanien, à Nouakchott, là où il a grandi, que Mohamedou Ould Slahi se réfugie souvent après ses années d'enfermement. Ce fils de Bédouins a passé 14 ans à Guantanamo (Cuba). Soupçonné d'être à tort un cerveau d'Al-Qaïda, il a finalement été innocenté et n'a plus qu'un combat : "Que le gouvernement des États-Unis ferme cette prison illégale, parce que c'est une insulte contre la dignité humaine." 

Privation de sommeil et simulations d'exécution 

Son histoire est au cœur du film Désigné coupable, réalisé par Kevin Macdonald. Tahar Rahim interprète le rôle de Mohamedou Ould Slahi, avec ses parts d'ombre. Au début des années 1990, le Mauritanien rejoint un groupe djihadiste en Afghanistan. Il dit avoir vite fait demi-tour, et coupé le contact. Mais un de ses cousins est proche d'Oussama Ben Laden. Dans l'Amérique post-11 septembre, son profil était troublant, et a alimenté les soupçons. Conduit à Guantanamo en 2002, il est d'abord torturé. "Le programme spécial pour moi a commencé par la privation de sommeil. Les premiers 70 jours, pas de sommeil. Bien sûr, des violations sexuelles, à plusieurs reprises", raconte Mohamedou Ould Slahi, qui évoque également des "simulations d'exécution". "Ils ont versé l'eau sur mon visage, ils m'ont forcé à avaler l'eau de la mer, dans un bateau. J'ai failli mourir de ça", ajoute l'ancien prisonnier, qui, sous la contrainte et dans le trou noir juridique de Guantanamo, a signé des aveux et reconnu sa participation aux attentats de 2001. Son dossier ne contenait aucun autre élément, et aucun procès n'a eu lieu. Mohamedou Ould Slahi est libéré en 2016, sans aucune charge retenue contre lui. 

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