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"Dans un jardin qu'on dirait éternel", film en apnée au cœur de l'art de vivre japonais

L’adaptation de "La Cérémonie du thé" (Marabout) de Noriko Mirishita, best-seller au Japon, offre son dernier rôle à l’icône du cinéma Kiki Kirin, décédée en 2018.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
 Kiki Kirin et Haru Kuroki dans "Dans un jardin qu'on dirait éternel" de Tatsushi Ōmori. (Copyright Art House)

Toute la délicatesse de la culture japonaise habite Dans un jardin qu'on dirait éternel, troisième film de Tatsushi Ōmori, le premier à sortir en France, mercredi 26 août. Récit initiatique autour de la cérémonie du matcha, une variété de thé vert japonais très particulière, il offre son dernier rôle à la grande actrice japonaise Kiki Kirin que l’on a pu voir dans Une affaire de famille ou Les Délices de Tokyo.

Bulle de sérénité

A Yokohama, au sortir de l’adolescence, Noriko se destine au monde de l’édition, mais hésite à s’engager, alors que sa cousine Michiko est plus insouciante. Désœuvrées, elles décident de s’initier à la cérémonie du thé au côté de Madame Takeda (Kiki Kirin), une experte et exigeante enseignante en la matière. D’abord dubitatives, elles tombent sous le charme d’un autre temps, au fil des saisons et des années qui vont les transformer.Loin du bruit et de la fureur ambiante, Dans un jardin qu'on dirait éternel est une bulle de sérénité, le récit initiatique de deux jeunes filles qui deviennent des femmes. Toutes deux vont trouver leur voie, à l’opposé l’une de l’autre. Avec un point commun : leur expérience inoubliable au contact d’une femme sage dont l’enseignement dépasse le simple apprentissage d’un rituel ancestral.

Contemplation

Tradition et modernité se confondent dans la société japonaise. La cérémonie du thé est emblématique de l’art de vivre dans l’archipel, même si l’on se doute qu’elle n’est pas pratiquée au quotidien. Là n’est pas la question, l'important est ce qu’elle représente dans la culture locale, et également dans l’imaginaire occidental. Noriko va se révéler totalement dans cette initiation, alors que Michiko va l’adopter comme simple élément de savoir-vivre.

Kiki Kirin dans "Dans un jardin qu'on dirait éternel" de Tatsushi Ōmori. (Copyright Art House)
Au rythme d’une temporalité contemplative toute japonaise, le réalisateur Tatsushi Ōmori reflète la méditation induite dans la cérémonie elle-même. En étendant son enseignement sur une trentaine d’années, il en montre l’impact sur ses personnages. Si Noriko et Michiko changent leurs coiffures et tenues, leur visage reste toujours le même, alors que Madame Takeda demeure imperturbable. Comme si cette méditation apportait l’éternité promise dans le titre du film. Zen.
L'affiche de "Dans un jardin qu'on dirait éternel" de Tatsushi Ōmori. (Art House)

La fiche

Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Tatsushi Ōmori
Acteurs : Kiki Kirin, Haru Kuroki, Mikako Tabe
Pays : Japon
Durée : 1h40
Sortie : 26 août 2020
Distributeur :  Art House

Synopsis : Dans une maison traditionnelle à Yokohama, Noriko et sa cousine Michiko s’initient à la cérémonie du thé. D'abord concentrée sur sa carrière dans l’édition, Noriko se laisse finalement séduire par les gestes ancestraux de Madame Takeda, son exigeante professeure. Au fil du temps, elle découvre la saveur de l’instant présent, prend conscience du rythme des saisons et change peu à peu son regard sur l’existence. Michiko, elle, décide de suivre un tout autre chemin.

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