"Dans la peau de Blanche Houellebecq" : Guillaume Nicloux retrouve pour la troisième fois le romancier dans un anti-biopic savoureux

Nicloux-Houellebecq, une histoire d’amour et une connivence à l'origine d'une créativité à part
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Michel Houellebecq et Blanche Gardin : "Dans la peau de Blanche Houellebecq" de Guillaume Nicloux (2024). (BAC FILMS)

Dans la peau de Blanche Houellebecq, qui sort mercredi 13 mars, voit les troisièmes retrouvailles entre le cinéaste et le romancier, après L’Enlèvement de Michel Houellebecq (2013) et Thalasso (2019). Guillaume Nicloux met en scène l’écrivain dans son propre rôle, tout comme Blanche Gardin, tous deux en grande (dés)harmonie. Enlevée et menée par un duo inattendu, mais à l’écran évident : une comédie foldingue.

Concours de sosies

Michel Houellebecq se rend en Guadeloupe où un concours de sosies lui est dédié. Le jury est présidé par Blanche Gardin qui l’accompagne. Accueillis comme s’ils étaient mari et femme, dans une île en pleine ébullition indépendantiste, devant participer au concours et à une émission de télévision, l’imprévu les guette à chaque tournant, embarqués dans une intrigue improbable.

Michel Houellebecq va bien à Guillaume Nicloux, tout comme l’on identifie facilement Blanche Gardin à son univers divers, vaste et iconoclaste. Les acteurs jouent leur propre rôle et ne sont sans doute pas tels quels dans la réalité. Peut-être après tout… Tout comme pour les sosies du film, où est le vrai, où est le faux ? C’est la toile de fond de Dans la peau de Blanche Houellebecq, où l’un semble identifié à l’autre et inversement comme le montre l’affiche du film.

Vérités et mensonges

Il est plus question de Michel que de Blanche dans le film, dont le titre souligne qu’il serait justement une vision de l’écrivain, de son point de vue à elle. Une fausse piste, puisque le filmage de Guillaume Nicloux est plutôt extérieur, observateur de ces deux bêtes médiatiques lâchées dans un film dont l’écriture semble toujours en cours, et où l’improvisation est encouragée. On se moque de l’intrigue d’ailleurs, ce qui ne veut pas dire que le film est une suite de sketches, loin de là. Le fil rouge réside dans l’alchimie qui opère entre Michel Houellebecq et Blanche Gardin, comme s’ils étaient pris sur le vif.

Le duo fonctionne à merveille dans une comédie pleine de chausse-trappes, libre comme l’air, drôle et pleine d’autodérision. Avec plus de vingt films depuis 1990, Guillaume Nicloux a imposé un ton très singulier dans le cinéma français, et dans des "genres" qui vont du documentaire au fantastique. Il confirme ce renouvellement avec Dans la peau de Blanche Houellebecq, où la continuité avec son œuvre demeure, dans un mélange incertain de vérités et de mensonges. Ce qui ressortait déjà de L’Enlèvement de Michel Houellebecq et de Thalasso, avec lesquels il pourrait constituer une trilogie.

L'affiche de "Dans la peau de Blanche Houellebecq" de Guillaume Nicloux (2024). (BAC FILMS)

La fiche

Genre : Comédie
Réalisateur : Guillaume Nicloux
Acteurs : Blanche Gardin, Michel Houellebecq, Luc Schwarz, Franck Monier, Jean-Pascal Zadi, Françoise Lebrun, Gaspard Noé
Pays : France
Durée : 1h28
Sortie : 13 mars 2024
Distributeur : Bac Films

Synopsis : En Guadeloupe, Blanche Gardin préside un concours de sosies consacré à Michel Houellebecq. Michel s’y rend, mais des événements imprévus vont plonger notre duo au cœur d’une intrigue rocambolesque…

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