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Cannes 2016. "Gimme Danger" : la lettre d’amour de Jarmusch à Iggy Pop et aux Stooges

Pour son deuxième film présenté à Cannes, celui-ci hors compétition, Jim Jarmusch revient sur l’histoire d’un des plus grands groupes de rock de tous les temps, les Stooges. Un documentaire qui manque un peu de puissance. De folie.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Iggy Pop & The Stooges
 (Ed Caraeff)

"Donne-moi du danger petite étrangère. Et je sens ton soulagement. Donne-moi du danger petite étrangère. Et je sens ta maladie. Il n’y a rien dans mes rêves. Juste quelques souvenirs horribles". Les premières paroles, névrotiques et minimalistes de "Gimme Danger" d’Iggy Pop et de son groupe d’alors, les Stooges. Une chanson qui donnera son titre au film. Du rock brut, sauvage, puissant.


Voilà ce qu’a choisi de mettre en image Jim Jarmusch, projeté jeudi hors compétition à la très courue séance de minuit. Bien loin, a priori, de la délicate balade qu’il nous avait proposé avec son très réussi "Paterson", présenté lundi en compétition officielle. A priori seulement.
 

Déclinaisons

Car si finalement, avec ses deux films à Cannes, Jim Jarmusch n’en avait en réalité fait qu’un ? Comme deux déclinaisons d’une même idée de départ. Les deux faces d’une même pièce.
 
Le cinéaste y parle, en réalité, de la même chose : le processus créatif. Celui, réglé comme du papier à musique de "Paterson", conducteur de bus poète au centre d’une œuvre d’une fantaisie et d’une délicatesse infinies. Et celui, plus violent, plus agressif, plus trash, des Stooges. Le plus grand groupe de rock de l’histoire, selon Jarmusch lui-même, qui avait bossé deux fois avec Iggy Pop. Ce n’est pas vraiment un documentaire que nous propose le réalisateur, mais une sorte de déclaration d’amour filmée aux Stooges. Un essai, fait en totale subjectivité où il tente nous aussi de nous en convaincre, les Stooges ont été et resteront, définitivement, les meilleurs.
  (Le Pacte)
 

"Raw power"

Nous sommes en pleine révolution contre-culturelle, dans l’Amérique de la fin des années 60. Et le rock animal et survolté des Stooges fait des ravages. Ils poseront les fondations de ce qu’on appellera plus tard le punk et le rock alternatif. Mais c’est moins de cette épopée que de leurs aventures et mésaventures des débuts dont il est question. De leurs expérimentations où nous suivons le guide Iggy, l’iguane à la voix rauque qui nous parle de son enfance, avec ses parents. De ce fameux parc à roulottes où il vivait avec ses parents. De sa façon de bouger, essayant, explique-t-il "d’imiter les chimpanzés ou les babouins".
 
C’est aussi un retour sur le contexte politique, social et culturel de l’époque qui est proposé. Avec étrangement, une mise en scène des plus classiques où les images d’archive viennent entrecouper, implacablement, les entretiens avec Iggy Pop et les autres membres encore vivants du groupe. Encore plus étrangement, la musique vient même parfois à manquer. Comme ce documentaire, de folie et de sauvagerie. De "Raw power".

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