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Cannes 2015 : le retour de Weerasethhakul, réalisateur de "Oncle Boonmee"
Le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul a ses inconditionnels et ses réfractaires. Couronné d''une Palme d'or en 2010 pour "Oncle Boonmee" sous la présidence de Tim Burton, le cinéaste ne s'est pas fait que des amis. On adhère ou pas. Contemplatif, son cinéma est habité de mysticisme, de magie et de spiritualité. "Cemetery of Splendour" ne déroge pas à la règle.
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La note Culturebox
3 / 5 ★★★☆☆
3 / 5 ★★★☆☆
Moins de magie
Pour aimer tous ses films depuis "Tropical Malady" (2004, Prix du Jury à Cannes) et Prix Un certain regard pour "Blussfuly Yours" en 2002, le Thaïlandais étonne toujours par son sens de l'immatériel véhiculé dans ses films. Un message qui passe par ses scénarios, mais avant tout par l'image, d'une beauté communicative, à chaque fois rarement atteinte. Une magie qu'il capte et dont "Oncle Boonmee" est sans doute la synthèse, à laquelle le président du jury de l'époque Tim Burton, n'a pas été insensible.Pourtant cette fois, "Cemetery of Splendour", projeté à Un certain regard, déçoit quelque peu. Le charme opère moins, et la critique s'en fait l'écho, plutôt frileuse au film. Le sujet est pourtant complètement dans sa lignée. Des militaires atteints d'une étrange maladie du sommeil dans un hôpital construit sur un cimetière dont les dépouilles pourraient justement engendrer les symptômes.
Une amibe dans le ciel
Mais même si Weerasethakul semble quelque peu en deçà, il nous offre toujours des plans d'une inégalable beauté, comme ceux rendant compte de la luminothérapie, avec ces éclairages changeants au bord des lits. Souvent chez Weerasethakul, un plan reste à jamais marqué. C'était le tigre de "Tropical Malady", puis le buffle de "Oncle Bonnmee", sans parler du reste de ce film merveilleux. Ici ce qui restera sera ce plan sur le le bleu du ciel ou vient s'inscrire une amibe. Une splendeur qui vaut la vision du film pour lui seul. Tout Weerasethakul."Cemetery of Splendour" demeure un très beau film, mais auquel l'adhésion réclame un véritable engagement. Il suit une narration moins syncopée et moins difficile à suivre qu'auparavant. Il est plus chronologique, mais n'en demeure pas moins très ésotérique. Apichatpong Weerasethakul reste un cinéaste passionnant, à suivre toujours et encore.
Cemetary of Splendour
De Apichatpong Weerasethakul ( Thaïlande), avec : Jenjira Pongpas, Banlop omnoi, Jarinpattra Rueangram – 2h02 – sortie : 2 septembre 2015
Synopsis : Des soldats atteints d’une mystérieuse maladie du sommeil sont transférés dans un hôpital provisoire installé dans une école abandonnée. Jenjira se porte volontaire pour s’occuper de Itt, un beau soldat auquel personne ne rend visite. Elle se lie d’amitié avec Keng, une jeune médium qui utilise ses pouvoirs pour aider les proches à communiquer avec les hommes endormis.
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