Cannes 2015: Isabelle Huppert et Gérard Depardieu réunis dans "Valley of love"
3 / 5 ★★★☆☆
Monstres sacrés
A la lecture d'une telle affiche, l'on se dit qu'Isabelle Huppert et Gérard Depardieu ont tourné plus d'un film ensemble. Comme une évidence. Filmographies vérifiées, sauf erreur, il n'en est rien, sauf un, important pour leur carrière, "Loulou", en 1980 de Maurice Pialat où ils étaient rassemblés à leurs débuts. Il aura fallu attendre Guillaume Nicloux et "Valley of Love" pour voir ces deux monstres sacrés ensemble à nouveau à l'écran.
Le résultat n'est toutefois pas totalement concluant, même si des qualités demeurent. Bien sûr, il n'est pas question de remettre en cause la prestation de l'une comme de l'autre. Ils restent impressionnants. Depardieu, comme d'habitude sans complexe, exhibe son énorme bedaine souvent torse-nue, jouant de ce physique de plus en plus envahissant, Isabelle Huppert étant tout en retenue et grâce. Cet homme et cette femme, qui ne se sont pas vus depuis des lustres, vont se retrouver grâce à leur fils suicidé qui leur a demandé de se réunir autour de sa mémoire.
Initiation
Etrange et beau sujet que celui de "Valley of love". Si la mort est en filigrane, et que celle-ci transparaît dans le nom-même de ce point géographique qu'est la Vallée de la mort, celle-ci devient celle de l'amour, selon le vœu de ce fils disparu. Car Isabelle (Huppert) et Gérard (Depardieu) vont s'aimer au cours de ce parcours initiatique balisé par leur fils disparu.
Guillaume Nicloux ne joue pas de la facilité et prend son temps, étirant les plans et un rythme languissant qui peut lasser. Mais il y a la présence de ces comédiens qui prend le dessus. Ainsi que de très beaux moments, comme la lecture d'une lettre bouleversante. Si la mise en scène n'est pas la grande réussite du film, "Valley of love" vaut le déplacement pour ses personnages, ce qu'ils vivent et ceux qui les incarnent.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.