"C'est qui cette fille" : folle d'amour dans un thriller brûlant

Hitchcock chez Argento

Jeune veuve, Gina, Hôtesse de l’air, fait escale à Paris et s’amourache de Jérôme. Elle le harcèle de ses avances jusqu’à l’obsession, devient barmaid dans le cabaret où il travaille, et verse dans un univers aux antipodes de son monde.
Nathan Silver suit l’aphorisme d’Hitchcock : filmer les scènes d’amour comme des scènes de meurtre et les scènes de meurtre comme des scènes d’amour. Le jeune réalisateur applique la leçon dans les rouge et bleu d'un expressionnisme à la Dario Argento. La patte du maître du polar à l’talienne (Giallo) et du fantastique ("Suspiria") guide la mise en scène de ce thriller romantique.

Question de titre

Les qualités techniques et formelles servent l'interprétation de Lindsay Burdge (Gina), dont la palette de jeu dessine un personnage flottant entre deux mondes. Le titre n'est pas très heureux et ne reflète pas le film, que l’on pourrait prendre pour une comédie romantique. Si l’humour n’est pas absent, il s'agit avant tout d’un thriller.

Portrait d’une femme en rupture de ban, filmé dans un style affirmé, "C'est qui cette fille", sans point d’interrogation, répond partiellement à cette question identitaire. Car le mystère de la passion reste irrésolu, dans ce beau film au romantisme noir.

LA FICHE

Synopsis : Gina, hôtesse de l'air en escale à Paris, et Jérôme passent la nuit ensemble après une soirée bien arrosée. Soudain Gina est partout : au bar où Jérôme travaille, dans la rue où il habite, et même dans l'appartement qu'il partage avec sa petite amie Clémence... Gina est décidément folle de lui, et ira jusqu'au bout pour le conquérir. L' (anti)-comédie romantique de l'été.