Cet article date de plus d'onze ans.
"Blackbird" : un bouleversant ado seul contre tous…
Replié sur lui-même, un jeune adolescent mal dans sa peau, se retrouve broyé par la machine judiciaire, qui le considère comme une menace. Un film magnifique, sombre et criant de vérité, porté par la performance exceptionnelle du jeune Connor Jessup, et une réalisation au cordeau.
Publié
Temps de lecture : 2min
Drame canadien de Jason Buxton – Avec : Connor Jessup, Alexia Fast et Michael Buie. Durée : 1h43 – Sortie le 12 juin 2013
L’histoire : Adolescent tourmenté, Sean est rejeté par les élèves du lycée de sa petite ville canadienne. Malmené, il se sert d’Internet pour des vengeances virtuelles. Alertée, la police fait irruption dans la maison où elle trouve les armes de chasse de son père. Et voilà Sean accusé de planifier un crime. Il va affronter une machine judiciaire obsédée par le principe de précaution. Un regard réaliste sur la solitude adolescente
Blouson de cuir clouté, étoile rouge dans le dos, tignasse noir corbeau et piercing au sourcil, Sean tient à son look et à sa différence. Loin du groupe, il intrigue et il énerve. L’ado solitaire ne rentre pas dans le moule et va devenir bouc-émissaire. Voilà un scénario hyper-réaliste qui renvoie à cette « ultra moderne solitude » que chante Souchon. Casque sur les oreilles, un clavier de téléphone ou d’ordinateur toujours à portée de main, Sean est hyper-connecté… Et comme beaucoup de jeunes d’aujourd’hui, désespérément seul.
Tout part en vrille pour Sean. Ses fantasmes de vengeance sont pris pour argent comptant par la police. Car aujourd’hui, tout laisse des traces. Ses statuts Facebook, les vidéos de son téléphone, les SMS… Sortis de leur contexte, tous ces éléments constituent un dossier numérique à charge. Sean est dangereux, décrète la justice. Un nouveau tueur de Columbine potentiel. Il faut le sortir de la « communauté ». Il est donc exclu et envoyé en prison, plongé au milieu d’adolescent violents. S’appuyant sur de longs plans, souvent des travellings, un montage économe mais redoutablement efficace, et des silences oppressants, Jason Buxton construit patiemment son univers tendu et anxiogène. Tout est crédible dans la descente aux enfers de ce gamin qui n’adhère pas aux valeurs du groupe dominant et qui ne comprend par les règles et les pièges des adultes.
Formidable Connor Jessup.
Dans cet univers glaçant, le jeune Connor Jessup est parfait. Renfermé sans être un ours, il joue les durs, mais face à sa mère intermittente et insupportable, on le retrouve enfant, guettant une minuscule preuve d’amour qui ne viendra pas. Evitant toutes les tentations de caricatures, il endosse à la perfection les habits de ce bouleversant Blackbird.
L’histoire : Adolescent tourmenté, Sean est rejeté par les élèves du lycée de sa petite ville canadienne. Malmené, il se sert d’Internet pour des vengeances virtuelles. Alertée, la police fait irruption dans la maison où elle trouve les armes de chasse de son père. Et voilà Sean accusé de planifier un crime. Il va affronter une machine judiciaire obsédée par le principe de précaution. Un regard réaliste sur la solitude adolescente
Blouson de cuir clouté, étoile rouge dans le dos, tignasse noir corbeau et piercing au sourcil, Sean tient à son look et à sa différence. Loin du groupe, il intrigue et il énerve. L’ado solitaire ne rentre pas dans le moule et va devenir bouc-émissaire. Voilà un scénario hyper-réaliste qui renvoie à cette « ultra moderne solitude » que chante Souchon. Casque sur les oreilles, un clavier de téléphone ou d’ordinateur toujours à portée de main, Sean est hyper-connecté… Et comme beaucoup de jeunes d’aujourd’hui, désespérément seul.
Tout part en vrille pour Sean. Ses fantasmes de vengeance sont pris pour argent comptant par la police. Car aujourd’hui, tout laisse des traces. Ses statuts Facebook, les vidéos de son téléphone, les SMS… Sortis de leur contexte, tous ces éléments constituent un dossier numérique à charge. Sean est dangereux, décrète la justice. Un nouveau tueur de Columbine potentiel. Il faut le sortir de la « communauté ». Il est donc exclu et envoyé en prison, plongé au milieu d’adolescent violents. S’appuyant sur de longs plans, souvent des travellings, un montage économe mais redoutablement efficace, et des silences oppressants, Jason Buxton construit patiemment son univers tendu et anxiogène. Tout est crédible dans la descente aux enfers de ce gamin qui n’adhère pas aux valeurs du groupe dominant et qui ne comprend par les règles et les pièges des adultes.
Formidable Connor Jessup.
Dans cet univers glaçant, le jeune Connor Jessup est parfait. Renfermé sans être un ours, il joue les durs, mais face à sa mère intermittente et insupportable, on le retrouve enfant, guettant une minuscule preuve d’amour qui ne viendra pas. Evitant toutes les tentations de caricatures, il endosse à la perfection les habits de ce bouleversant Blackbird.
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