Cet article date de plus d'onze ans.
Avec "Les Apaches", Thierry de Peretti montre un autre visage de la Corse
Alors que la saison estivale bat son plein en Corse, le premier long-métrage de Thierry de Peretti, "Les Apaches" sort sur les écrans et offre une vision de l’Île de Beauté loin des clichés de carte postale. Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs au dernier Festival de Cannes, ce film s’inspire d’un fait divers violent qui met en lumière la dérive de la jeunesse et de la société corse.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Reportage : Caroline Ferrer, Stéphane Agostini, Philippe Feretti
Un mot d’abord sur le titre du film : "Les Apaches" est le surnom donné autrefois par le Préfet de police de Paris aux voyous et hors-la-loi. Le film s’appuie ensuite sur un fait divers réel survenu dans celle qu’on surnomme La Cité du Sel, à savoir Porto-Vecchio, qui possède de nombreux marais salants. En 2006, un jeune homme avait été tué par ses trois copains qui l’avaient ensuite enterré dans une forêt. Pourquoi ? Parce qu’ils avaient peur qu’il les dénonce à la police. En effet, quelques jours plus tôt, le quatuor avait cambriolé une maison et dérobé deux fusils de collection, le tout appartenant à un "continental", riche et proche de voyous corses.
Thierry de Peretti connaît bien la Corse. Né à Ajaccio il y a 43 ans, ce comédien de formation avait réalisé en 2009 un premier court-métrage ayant pour décor la Corse du sud, "Sleepwalkers", qui évoquait la rencontre entre un jeune brancardier désœuvré et un employé clandestin. Pour "Les Apaches", il a voulu filmer une fois de plus des endroits où il avait vécu et auxquels il trouvait un "un fort potentiel cinématographique" comme il le confiait à nos confrères de Téléréma. "Des lieux de nuit" dit-il, "des plages gagnées sur des marécages, des zones aux abords des villes où se « frottent » une nature sauvage et les bâtiments d'une cité en expansion permanente".
En somme, des lieux à la fois beaux et inquiétants qu’aucune caméra de cinéma n’avait encore jamais explorés en Corse. Cette mise en avant d’un territoire dans ce qu’il a de plus méconnu fait partie d’une démarche engagée, quasi militante. Thierry de Peretti fait en effet partie d’un collectif baptisé "Stanley White" (du nom du héros à la fois irréductible et autodestructeur incarné par Mickey Rourke dans "L'Année du Dragon" de Michael Cimino). Il regroupe des réalisateurs tous originaires de Corse, pour qui l’île, "oubliée du cinéma contemporain, dans ses dérives et ses évolutions, représente un réservoir inépuisable et inexploré de récits. Nous jugeons qu’il est nécessaire et urgent d’enregistrer et de représenter ce présent avec les moyens du cinema.”
En somme, des lieux à la fois beaux et inquiétants qu’aucune caméra de cinéma n’avait encore jamais explorés en Corse. Cette mise en avant d’un territoire dans ce qu’il a de plus méconnu fait partie d’une démarche engagée, quasi militante. Thierry de Peretti fait en effet partie d’un collectif baptisé "Stanley White" (du nom du héros à la fois irréductible et autodestructeur incarné par Mickey Rourke dans "L'Année du Dragon" de Michael Cimino). Il regroupe des réalisateurs tous originaires de Corse, pour qui l’île, "oubliée du cinéma contemporain, dans ses dérives et ses évolutions, représente un réservoir inépuisable et inexploré de récits. Nous jugeons qu’il est nécessaire et urgent d’enregistrer et de représenter ce présent avec les moyens du cinema.”
"Les Apaches "de Thierry de Peretti (1h22) - Sortie le 14 août - Avec François-Joseph Culioli, Aziz El Haddachi, Joseph Ebard, Hamza Meziani, Michel Ferraci.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.