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"As I lay dying" de James Franco : noir, c’est noir !

James Franco adapte le roman américain de William Faulkner "As I lay dying" (Tandis que j’agonise), chef d'oeuvre de la littérature américaine, longtemps réputé inadaptable. Ce film à petit budget, tourné en 25 jours au Mississipi, décrit le calvaire d‘une famille de paysans pauvres, qui emmène la mère jusqu’à sa dernière demeure. Rude mais attachant.
Article rédigé par Pierre-Yves Grenu
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"As I lay dying" de James Franco
 (Metropolitan FilmExport)

Drame américain de James Franco – Avec : James Franco, Tim Blake Nelson, Danny McBride, Jim Parrack, Logan Marshall-Green, Ahna O'Reilly et Brady Permenter. Durée : 1h50 – Sortie : 9 octobre 2013

Le synopsis : Addie Bundren vient de mourir. Anse, son mari, et ses cinq enfants vont entamer un long périple pour l’enterrer à Jefferson, sa ville natale. Le cercueil est fixé sur une charrette, le voyage commence. Il sera dramatique pour cette pauvre famille du Mississipi, les épreuves s’enchaînent, les blessures se réveillent…

Le livre de Faulkner était rude et bouleversant. Même si elle en modifie la construction (le roman compte 15 narrateurs et 59 chapitres !), l’adaptation cinématographique de James Franco ne le trahit pas. Ce film est noir, éprouvant, la misère et le drame en suintent de la première à la dernière seconde.

Dès son ouverture, "As I lay dying" s'immisce dans le quotidien sinistre de paysans désargentés, accrochés à de fortes valeurs religieuses que ne cesse de rappeler Anse, le père édenté (formidable Tim Blake Nelson !). Lorsqu’Addie s’éteint, il faut faire au plus vite. Fabriquer un cercueil avec quelques modestes planches, le hisser sur une carriole branlante, et, tout de suite, prendre la route pour rejoindre Jefferson, distant de 40 miles. Un voyage qui va virer au cauchemar, des chevaux meurent, et les vautours suivent le convoi, attirés par l’odeur pestilentielle dégagée par le corps de la défunte, tandis que les paroissiennes se couvrent le visage au passage de ces Misérables.
  (Metropolitan FilmExport)
Le cadavre pourrit, la jambe de Cash aussi, et les secrets de famille émergent. La caméra de Franco ne nous épargne rien. Ni des derniers chicots du père, ni de l’amputation du fils, sans anesthésie. C’est violent, parfois difficilement supportable. L’acteur-réalisateur a choisi de séparer souvent l’écran en deux parties. Un dispositif supposé retranscrire les différents points de vue, parfois efficace, mais dont l’intérêt est discutable à d’autres moments.
  (DR)
Servi par de sacrés comédiens – parmi lesquels de quasi-inconnus - "As I lay dying" réclame au spectateur un cœur bien accroché. Mais un vrai souffle se dégage de cette adaptation bouillante, tournée dans l'urgence, en moins d’un mois, sur les rives du Mississipi.

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