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"71", le conflit irlando-britannique en direct

L’antagonisme irlando-britannique a fait l’objet de plusieurs films qui ont raconté toutes les étapes de son histoire. Ken Loach avec sa palme cannoise de 2006 pour "Le Vent se lève", ou "La Fille de Ryan" (1970) de David Lean. Comme son titre l’indique, "71" traite le sujet de manière plus contemporaine, même les faits remontent à une quarantaine d’années.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jack O'Connell (II) et Corey McKinley dans "71" de Yann Demange
 (Ad Vitam)
La note Culturebox
3 / 5                  ★★★☆☆

De Yann Demange (Grande-Bretagne), avec : Jack O'Connell (II), Paul Anderson (III), Richard Dormer, Sean Harris - 1h39 - Sortie : 5 novembre 2014

Synopsis : Belfast, 1971. Tandis que le conflit dégénère en guerre civile, Gary, jeune recrue anglaise, est envoyé sur le front. La ville est dans une situation confuse, divisée entre protestants et catholiques. Lors d’une patrouille dans un quartier en résistance, son unité est prise en embuscade. Gary se retrouve seul, pris au piège en territoire ennemi. Il va devoir se battre jusqu'au bout pour essayer de revenir sain et sauf à sa base.

Apogée
Premier film de Yann Demange, "71" ne fait pas office de facilité, mais révèle l’exigence d’un metteur en scène par rapport à son sujet. Celui de traiter d’un long conflit complexe, sans doute à son apogée en 1971.

L’intérêt premier vient de son personnage principal, une jeune recrue envoyée à Belfast qui se retrouve au cœur des confrontations entre civils et militaires. Ces séquences sont les plus fortes du film. Yann Demange parvient avec un réalisme saisissant à restituer ces scènes.

Jack O'Connell (II) dans "71" de Yann Demange
 (Ad Vitam)

Complexité
Par la suite, la rencontre avec l’enfant, la perte au milieu du champ de bataille se délite quelque peu. Un bémol par rapport à cette critique mineure : la confusion entre les protagonistes. On ne sait jamais trop bien si l’on se trouve chez des pro-britanniques, protestants, ou catholiques irlandais. Une subtilité qui traduit toute la complexité du conflit civil.

Toujours est-il que Yann Demange fait preuve d’un réel talent dans un premier film ambitieux. La mise en scène, surtout dans sa première partie, est vraiment impressionnante, mais perd un peu dans son développement, et en rythme. Ce qui n’empêche pas de voir ce "71", sur un sujet délicat et inédit.

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