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Saint-Étienne célèbre les cent ans de sa cinémathèque et du cinéma amateur

Il y a cent ans, la première cinémathèque régionale de France voyait le jour à Saint-Étienne. L’occasion d'ouvrir les archives de ce lieu qui a marqué un territoire où le cinéma amateur a connu ses heures de gloire.

Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Antoine Ravat, le responsable de la Cinémathèque de Saint-Etienne anime de nombreuses conférences à l'occasion  de ce centenaire. (D. Grousson / France Télévisions)

Quand on parle cinémathèque, on pense souvent à la plus connue, celle de Paris, créée en 1936 par Henri Langlois, cinéphile visionnaire, qui fut le premier à considérer le cinéma comme un art à conserver. Mais c’est oublier un peu vite qu’il existe 19 cinémathèques régionales qui œuvrent elles aussi à la préservation de ce patrimoine. Celle de Saint-Étienne est la plus ancienne.

Fondée en 1922 sous le titre de "Filmathèque pédagogique de la ville de Saint-Étienne et du département de la Loire", elle a d’abord été une cinémathèque scolaire avant de fournir en films les ciné-clubs stéphanois. Depuis trente ans, elle a élargi son rayon d’action en collectant les films amateurs, ces archives de fêtes familiales qui racontent une certaine France.

Cent ans après sa création, la collection de la cinémathèque de Saint-Étienne compte ainsi plus de 20 000 films, dont 10% ont été numérisés. Grâce à cela, 150 films sont accessibles au grand public sur son site internet.   

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Les cent ans de la cinémathèque de Saint-Etienne {} (FTR)

Le cinéma familial

Tout au long de l’année 2022, ce centenaire sera ponctué de colloques, de rencontres et d’expositions. L’une d’elles va commencer le 1er février dans le hall de l’ENISE, l’Ecole nationale des Ingénieurs de Saint-Étienne. Intitulée Heurtier, le cinéma à domicile, l'exposition évoque l’histoire de l'entreprise stéphanoise Heurtier, spécialisée dans la fabrication de caméras et projecteurs de cinéma.

Créée en 1939, elle a connu son apogée en 1970, avec 40 000 appareils produits par 230 salariés. Antoine Heurtier a eu l’idée de créer un projecteur familial capable de s’adapter à trois formats de pellicule différents (8mm, 16mm et 9,5mm) car comme le rappelle Antoine Ravat, le responsable de la Cinémathèque de Saint-Étienne, "en 1930, on est en pleine guerre des formats. Kodak et Pathé se tirent la bourre pour imposer leur format de pellicule". Avec son invention, Heurtier a permis à des centaines de cinéastes amateurs de ne plus avoir à choisir.  

D'anciennes caméras et des projecteurs conçus et fabriqués à Saint-Etienne par l''entreprise Heurtier. (D. Grousson / France Télévisions)

Une ville de cinéma

Ce centenaire est aussi l’occasion de rappeler que Saint-Étienne est une terre de cinéma. Au cours du XXe siècle, la ville a connu l’existence d’une centaine de salles de projection. Pour reconstituer leur histoire, la cinémathèque prépare pour le mois d’avril une cartographie numérique et interactive. En effet, elle va demander aux Stéphanois d’apporter et de partager leurs souvenirs de cinéma pour enrichir ce projet. 

Tous les rendez-vous prévus pour les cent ans de la Cinémathèque, à retrouver ici

Cinémathèque de Saint-Étienne, 20-24 rue Jo Gouttebarge, BP 25 - 42001 Saint-Étienne Cedex 1. Tel : 04 77 43 09 95

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