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Première : le 36 quai des Orfèvres s'ouvre pour "24 jours", le nouvel Arcady

Alexandre Arcady tourne à Paris son nouveau film, « 24 heures », qui revient sur l’assassinat de Ilan Hallimi, ce jeune juif séquestré et torturé pendant vingt-quatre jours en 2006. Inspiré du roman écrit par la mère de la victime, le film sera porté par Zabou Breitman, Pascal Elbé et Jacques Gamblin. Fait exceptionnel : le réalisateur a pu tourner dans l’enceinte du 36 quai des Orfèvres.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Alexandre Arcady avec Zabou Breitman qui incarne la mère d'Ilan Hallimi
 (France 3 Culturebox)
Reportage : Nicole Bappel avec Nédim Locarévic, Mohamed Chekkoumy, David Robert
Retour sur l’affaire Hallimi
 
Un janvier 2006, Ilan Hallimi, un vendeur de téléphones portables de 23 ans, est attiré dans un guet-apens par Emma, une jeune femme de 17 ans, qui a séduit le jeune homme dans son magasin du boulevard Voltaire à Paris. Il est alors séquestré dans un appartement puis dans une cave de la cité de la Pierre-Plate à Bagneux (Hauts-de-Seine) où il va être torturé par les membres de ce qu’on appellera « le gang des barbares ». Ilan Hallimi est torturé pendant 24 jours. Ses ravisseurs et tortionnaires l’ont choisi comme victime car Ilan est de confession juive, donc à leurs yeux, sa famille est riche et prête à payer très cher en échange de la vie du jeune homme.
Ilan Hallimi, le jeune homme séquestré et torturé pendant 24 jours
 (DR)
A la tête de ce gang, Youssouf Fofana, un caïd de 28 ans, profondément antisémite. C'est lui qui a monté cet enlèvement, recrutant  des « rabatteuses », ces jeunes femmes censées séduire des hommes pour les attirer dans un piège, mais aussi des jeunes de la cité qui serviront de geôliers. Pendant vingt-quatre jours, il qui va négocier avec la famille, proférant menaces et insultes par téléphone ou par mail.
 
Mais ses tentatives d’extorsion échouent. Le 13 février 2006, il part en voiture avec Ilan Hallimi pour le libérer. Durant le transport, le jeune homme aurait aperçu le visage de son tortionnaire qui décide de le tuer de quatre coups de couteaux, puis de brûler sa victime. Ilan sera retrouvé agonisant le long des lignes du RER de l’Essonne. Il ne survivra pas aux sévices et blessures endurés.

Le procès révèlera que le gang projetait d’autres enlèvements, neuf au total. En juillet 2009, Youssouf Fofana a été condamné à la perpétuité assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux ans. Le caractère antisémite de cet assassinat avait été retenu par la Cour d’assises de Paris. Mais l’affaire ne s’est pas arrêtée là : en février 2013, le tribunal correctionnel de Moulins a condamné Fofana à sept ans de prison supplémentaires pour  "apologie d'un acte de terrorisme", "provocation à la discrimination raciale" et pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement biologique.

Le récit d'une mère

En 2009, Ruth Hallimi, la mère d’Ilan, a écrit « 24 jours, la vérité sur la mort d'Ilan Hallimi» (Seuil) en collaboration avec la romancière Emilie Frèche. Cette dernière avait déjà rédigé un essai sur le calvaire d’Ilan, « La mort d’un pote » (Panama, 2006). Dans "24 jours » Ruth Hallimi racontait les faits, la terrible attente, la terreur face aux revendications et aux insultes de Youssouf Fofana qui les appellera près de 600 fois. Elle évoquait aussi le déroulement de l'enquête qui selon elle, n'avait pas été gérée de façon efficace.
  (Seuil)
Deux films en préparation

C’est donc ce récit qu’Alexandre Arcady a choisi d’adapter pour le grand écran. Pour interpréter le rôle du jeune Ilan, il a choisi un comédien d’origine iranienne, Syrus Shahidi. Zabou Breitmann interprète la mère d’Ilan, Pascal Elbé, son père. Quant à Jacques Gamblin, il incarne le chef de la P.J. Le film sortira au printemps 2014 en salles.
 
L’affaire du gang des barbares fait l’objet d’un autre film inspiré cette fois du roman-enquête de Morgan Sportès, « Tout tout de suite » (Fayard), Prix Interallié 2011. Richard Berry sera le réalisateur de ce long-métrage qui propose une approche « clinique » de ce fait divers. Côté casting, le cinéaste a opté pour des comédiens amateurs ou peu connus. A noter que Richard Berry avait tourné dans « L’Appât » (1990) de Bertrand Tavernier. Ce dernier s’était déjà inspiré d’un fait divers raconté par Morgan Sportès. Ce dernier relatait comment en 1984, un trio avait assassiné des hommes qui avaient été appâtés par une jeune femme (interprétée par Marie Gillain).

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