Cet article date de plus de dix ans.

Pourquoi "Gravity" devrait vous couper le souffle

Le film, qui sort en France ce mercredi, domine le box-office américain depuis trois semaines.

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4 min
Extrait du film "Gravity", d'Alfonso Cuarón, où Sandra Bullock campe une astronaute perdue dans l'espace. Le film sort le 23 octobre 2013 en France.  (WARNER BROS. PICTURES / AP / SIPA)

Sandra Bullock et George Clooney en astronautes perdus dans l'infinité de l'espace. Tel est, en substance, le scénario de Gravity, épopée intersidérale du réalisateur Alfonso Cuarón qui débarque, mercredi 23 octobre, sur les écrans français.

L'impatience est d'autant plus grande que le film a déjà fait plus de 170 millions de dollars de recettes (124,3 millions d'euros) depuis sa sortie aux Etats-Unis et semble s'imposer comme un candidat très sérieux pour les prochains Oscars. Pourquoi un tel succès ? Explications (garanties sans spoiler).

Parce que les astronautes louent son réalisme

Simple fiction, Gravity ? Pas vraiment, à en croire plusieurs astronautes estomaqués par le réalisme du film. Parmi eux, Buzz Aldrin, compagnon de Neil Armstrong sur la Lune. "J'ai été vraiment impressionné par la façon dont est représentée la gravité zéro", confie-t-il au Hollywood Reporter (en anglais). "Les déplacements opérés dans la station spatiale correspondent à ce que j'ai vu." Interrogé par le magazine américain Forbes, un ancien astronaute s'émerveille lui aussi de l'exactitude de certaines scènes. "Quand le personnage de Sandra Bullock tourne les deux vannes pour couper l'oxygène de Soyouz, ce sont exactement celles qu'il faut tourner. (…) L'intérieur de Soyouz et de la station spatiale internationale sont aussi très réalistes", précise cet habitué des missions dans l’espace.

Le voyage spatial vaut aussi le détour. "Ce film montre clairement ce que ça fait de regarder en bas et admirer les contours de la Terre", raconte Buzz Aldrin. Le spationaute français Jean-François Clervoy confirme : "Le rendu sensoriel m'a rappelé de façon très réaliste ce que j'ai vécu moi-même. La vue de la Terre en particulier, mais aussi les évolutions en apesanteur des astronautes, des vaisseaux, l'apparence des scaphandres, l'éclairage, l'acoustique… c’est vraiment ça", décrit-il sur Gizmodo.

Quant à la situation critique dans laquelle se retrouvent Bullock et Clooney (dépeinte dans la bande-annonce), elle reste crédible. Oui, les débris spatiaux sont "un risque réel", estime Mike Massimino, 571 heures dans l'espace à son actif, sur le site spécialisé Digital Trends (en anglais). Oui, le spinning (le fait de tourner sur soi-même) peut arriver et oui, l'espace est un territoire hostile. "Si l'on sort d'un vaisseau ou de la station spatiale (ISS), les conditions sont effectivement critiques pour l’être humain. (…) On est dans le vide. Il fait +150°C ou -150°C", explique l'astronaute Michel Tognini sur Slate.

Gravity reste toutefois une fiction, avec son lot d'incohérences. Comme celle remarquée par l'astrophysicien Neil deGrasse Tyson sur Twitter : pourquoi, malgré l'absence de gravité, les cheveux de Sandra Bullock ne se dressent-ils pas sur sa tête ?

Parce que l'équipe a été inventive

Non, Alfonso Cuarón n'a pas envoyé son équipe directement dans l'espace. Il ne l'a pas non plus fait filmer dans un avion ZERO-G, comme pour le film Apollo 13. Pour reproduire les conditions de vie dans l’espace, l'équipe a planché sur des systèmes plus ingénieux. Pour imiter les effets de l'apesanteur, Sandra Bullock était retenue par un harnais relié à douze filins contrôlés par les plus grands marionnettistes, explique Libération (article abonnés). Certaines scènes ont même été tournées sous l'eau.

L'autre défi de taille consistait à recréer la lumière singulière de l’espace. Pour ce faire, le directeur de la photographie a mis au point une "Light Box", caisson lumineux de 6 m de haut sur 3 m de large, recouvert de 196 panneaux dotés de 4 096 ampoules LED. Ces dernières ont permis à l'équipe de jouer avec les variations de lumière, de mettre au point des effets visuels et de les "bombarder" autour des acteurs, explique Emmanuel Lubezki au site The Credits (en anglais). Pas de fond vert, donc. A la place, des images de la Terre, de l'ISS ou de la Lune ont été projetées afin de "montrer à l'acteur ce que son personnage était censé voir". Quand Sandra Bullock tourne sur elle-même, ce sont donc les lumières et la caméra qui bougent. 

Parce qu'il s'agit d'une véritable expérience 3D

Enfin, si Gravity séduit, c’est pour sa maîtrise de la 3D. Et pour cause : le film a été imaginé depuis le début pour fonctionner avec cette technologie, confie Alfonso Cuarón au Daily Beast (en anglais). Au total, sur les quatre années de réalisation, "environ trois ans et demi ont été consacrés à la 3D", explique le réalisateur. Et d'insister : "Regarder le film en 2D ne revient à profiter que de 20% de l'expérience."

La critique ne s'y est pas trompée. Pour la radio américaine NPR"Gravity n'est pas un film que l'on regarde sur son iPhone dans le bus. Vous devez vous asseoir aussi près que possible du plus grand écran que vous trouverez (…) et chausser vos lunettes 3D". Les chanceux qui l'ont déjà vu dans des salles équipées sont formels : Gravity est une expérience sensorielle à part entière.

Pas étonnant, donc, que la projection en France sur écran IMAX, prévue depuis seulement quelques jours, suscite tant d'intérêt. Gravity sera bien disponible, pendant une semaine, dans les cinq salles françaises équipées, indique L'Express. Sinon, suivez les conseils du réalisateur dans Le Monde (article abonnés) : "Si vous êtes à Paris, voyez-le au Pathé Wepler, dans la salle équipée du son Dolby Atmos. Il y a des micros partout, y compris au plafond, de sorte que la musique se déplace constamment dans l'espace. C'est vraiment cool."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.