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"Paradis : Amour" : l'enfer du spectateur !

Projeté en compétition officielle au Festival de Cannes 2012, "Paradis : Amour" est le deuxième film de l'Autrichien Ulrich Seidl a y avoir participé. S'il n'a rien eu au finish, la presse a fait largement campagne contre un film provocateur, enfonceur de portes ouvertes.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"Paradis : Amour" d'Ulrich Seidl
 (Happiness Distribution )

D'Ulrich Seidl (Autriche), avec : Maria Hofstätter, Margarete Tiesel, Inge Maux, Peter Kazungu - 2h00 - Sortie : 9 janvier
Interdit aux moins de 16 ans

Synopsis : Sur les plages du Kenya, on les appelle les « sugar mamas », ces Européennes grâce auxquelles, contre un peu d‘amour, les jeunes Africains assurent leur subsistance. Teresa, une Autrichienne quinquagénaire et mère d’une fille pubère, passe ses vacances dans ce paradis exotique. Elle recherche l’amour mais, passant d’un « beachboy » à l’autre et allant ainsi de déception en déception, elle doit bientôt se rendre à l’évidence : sur les plages du Kenya, l’amour est un produit qui se vend.

Ulrich récidiviste
Le réalisateur autrichien Ulrich Seidl avait suscité la polémique en 2007 avec « Import export », déjà sur le sexe, mais intéressant par son sujet sur l’exploitation sexuelle des candidates des pays de l’Est à l’immigration. Documentariste de formation, Ulrich Seidl insufflait à son film une matière naturaliste totalement en phase avec son sujet, jusqu’à déranger. Déranger est une fonction majeure du cinéma. Ne serait-ce qu’en cela, il était méritoire en posant de vrais questions.

Avec « Paradis : amour », il frise le scandale, non par le sujet ou ses images crues, mais par la forme.

"Paradis : Amour" d'Ulrich Seidl
 ( Happiness Distribution )

Strip-tease

Passées les dix premières minutes réussies, on plonge dans un avatar de l’émission belge « Strip-tease », sur une Viennoise obèse pratiquant le tourisme sexuel au Kenya. Sans scénario durant le tournage, donc improvisé au filmage, le film n’en est pas moins ponctué de plan très cadrés, voire esthétisants, avec la répétition de scènes à l’infini, qui font passer les deux heures de sa durée comme un calvaire.

Il résulte de ce faux documentaire qui se réclame de la fiction une arnaque qui se moque du spectateur, avec à la clé l’enfoncement d’une kyrielle de portes ouvertes sur les rapports entre l’Occident et l’Afrique, le néocolonialisme, la sexualité noire et les femmes couguars. Inepte.

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