Oscars : l'absence de Noirs suscite la polémique
#Oscarssowhite (les Oscars si blancs) était en tête des sujets les plus mentionnés sur le réseau social Twitter. "Peut-être qu'ils refont #Oscarssowhite parce qu'Hollywood adore les films à suite ?", ironisait Jessica Goldstein, journaliste du site politique ThinkProgress.
Maybe they're doing #OscarsSoWhite again because Hollywood loves sequels
— Jessica Goldstein (@jessicagolds) 14 Janvier 2016
"Il y avait plus de diversité en 1936 aux Jeux olympiques de Berlin", tenus sous le régime nazi, lançait, sarcastique, Richard Hine, romancier et cadre dans les médias, montrant des photos d'athlètes noirs aux JO.#OscarsSoWhite There was more diversity at the 1936 Berlin Olympics pic.twitter.com/3LocJcodPC
— Richard Hine (@richardhine) 14 Janvier 2016
Le scandale "Selma"
L'an dernier, le scandale avait démarré parce que la réalisatrice noire du film sur Martin Luther King "Selma", acclamé par la critique, n'avait pas été retenue dans sa catégorie. Pas plus que les acteurs du film, notamment David Oyelowo pour sa puissante incarnation du pasteur.Cette année, plusieurs films avaient suscité l'espoir de tourner la page. Le "hit" commercial et critique "N.W.A.: Straight Outta Compton", sur le groupe pionnier du rap et ses stars Dr. Dre et Ice Cube, comptait notamment à son générique tout un ensemble d'acteurs afro-américains acclamés ainsi que son réalisateur F. Gary Gray. Finalement, seuls ses scénaristes - blancs - ont décroché leur ticket pour les Oscars, le 28 février. "Les Oscars sont tellement blancs que les Noirs n'arrivent même pas à être nommés pour les films sur les Noirs", se désole Joy Reid, auteur de livres politiques.
#OscarsSoWhite black people can't even get nominated for the movies about black people... https://t.co/3ZM9y09R7b
— Joy Reid (@JoyAnnReid) 14 Janvier 2016
Dans le cas de "Creed: l'héritage de Rocky Balboa", Michael B. Jordan n'a pas été choisi pour son personnage de jeune boxeur, éclipsé par Sylvester Stallone. La star de films d'actions a peut-être touché la corde sensible des votants en reprenant 40 ans plus tard le rôle culte de Rocky, pour lequel il avait décroché sa seule autre nomination en 40 ans de carrière.À qui la faute ?
À qui la faute ? Les uns dénonçaient un préjugé de l'Académie des arts et sciences du cinéma, qui décerne les Oscars, encore composée à forte majorité d'hommes blancs relativement âgés et qui auraient tendance à voter pour des thèmes dont ils se sentent proches. Pas forcément un film sur des stars du rap.La grande majorité des décideurs sont "des hommes blancs qui tendent à faire des films qui leur plaisent à eux", note Tom Nunan, producteur, qui enseigne à l'université UCLA School of Theatre film and Television.
Pour lui, il faut que les studios comprennent que les films avec des acteurs afro-américains ou issus de minorités "font de l'argent". Et de citer "N.W.A.: Straight Outta Compton": 200 millions de dollars au box-office dans le monde, pour un budget de 28 millions.
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