Mort de Lia Van Leer, la grande dame du cinéma israélien
Elle est décédée vendredi 13 mars après plusieurs semaines d'hospitalisation à son retour d'Allemagne, où elle s'était rendue en février à l'occasion de la Berlinale, a précisé Carole Dreyfus, qui travaillait avec elle à la cinémathèque de Jérusalem.
Fondatrice de la cinémathèque en Israël
Née en 1924 en Roumanie, Lia Van Leer (née Greenberg) quitte à l'âge de 16 ans son pays et ses parents pour rejoindre sa soeur en Palestine pour fuir la barbarie nazie en 1940. Installée à Jérusalem en 1943, elle épouse dix ans plus tard Wim Van Leer, avec lequel elle crée le premier ciné-club israélien, calqué sur le modèle français.
Voyageant dans le monde avec son époux, producteur de cinéma et pilote, elle acquiert des centaines de films et fonde en 1960 la première institution israélienne d'archives cinématographiques.
En 1973, elle fonde la cinémathèque de Jérusalem, installée face aux murailles de la vieille ville. Dix ans plus tard, elle crée le Festival international du film de Jérusalem, qui accueillera au fil des années les plus grandes vedettes du cinéma mondial.
Dévouée au cinéma et militante pour la paix au Moyen Orient
Dans son bureau, où Lia Van Leer est venue travailler jusqu'à la fin de sa vie, trônaient des photos d'elle avec les grands noms du cinéma, d'Orson Welles à Simone Signoret en passant par Marcello Mastroianni ou Steven Spielberg. Membre de jurys de festivals internationaux, parmi lesquels celui de Cannes (1983), elle avait reçu le prestigieux Prix d'Israël en 2004 et la Légion d'honneur en 2013.
Militante pour la paix, Lia Van Leer avait invité des réalisateurs iraniens à Jérusalem et apportait son soutien au cinéma palestinien.
"Mon but dans la vie est de faire aimer le cinéma au plus grand nombre de gens, et je continuerai de le faire tant que j'ai des forces", avait-elle déclaré à l'AFP quelques mois avant sa mort.
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