#MeToo dans le cinéma : "Il faut vraiment distinguer la liberté de créer avec la liberté d'agir sans aucune limite", estime le collectif 50/50

La co-présidente de l'association Clémentine Charlemaine se félicite d'un mouvement, dans le milieu du cinéma, avec des directeurs et directrices de casting qui "se positionnent en faveur de la protection des comédiens et comédiennes".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Photo d'illustration. (NISARA TNAGTRAKUL / 500PX / 500PX PLUS / VIA GETTY)

"Il faut vraiment distinguer la liberté de créer avec la liberté d'agir sans aucune limite", estime mardi 9 avril sur franceinfo Clémentine Charlemaine, co-présidente du collectif 50/50 et déléguée générale de l'association Cinéma pour tous, après que la cellule investigation de Radio France a révélé la mise en cause du réalisateur Philippe Lioret par dix actrices françaises.

Selon l'enquête, le réalisateur des films Je vais bien, ne t'en fais pas ou encore Welcome, est mis en cause par dix actrices pour des baisers forcés ou des gestes déplacés lorsqu'elles passaient des essais ou des castings. Il lui est notamment reproché, lors du casting en 2010 de son film Toutes nos envies, d'avoir choisi de donner la réplique aux comédiennes et de leur faire jouer une scène intime. La cellule investigation de Radio France a pu visionner des images de ce casting, sur lesquelles on voit le réalisateur enlacer les actrices, mettre sa bouche dans leur cou et parcourir leur corps de ses mains.

"Pas conscience du fait qu'ils sont abusifs"

Dans cette enquête, les comédiennes Élodie Frenck ou encore Amandine Dewasmes parlent à visages découverts, un courage que salue la présidente du collectif 50/50 : "Ça crédibilise les propos, c'est très important". Dans le cinéma, le casting est "un poste de grande vulnérabilité" pour les comédiens et comédiennes, où certains abus peuvent survenir, estime Clémentine Charlemaine. Elle appelle à "vraiment distinguer la liberté de créer avec la liberté d'agir sans aucune limite" des réalisateurs. Pour elle, la solution est "que le plus de gens se forment à la prévention et la lutte contre les violences sexuelles" car certains réalisateurs "n'ont clairement pas conscience du fait qu'ils sont abusifs, mais ils le sont". "Il faut donc se former pour déconstruire ses propres comportements", insiste-t-elle.

Elle note également un mouvement, dans le milieu du cinéma, avec "beaucoup de directeurs et directrices de casting" qui "se sont positionnés en faveur de la protection des comédiens et comédiennes au moment des castings, c'est-à-dire ne pas faire faire de scènes de nudité, pour respecter l'intégrité des personnes qui sont en face".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.