Les fabuleux objets de Caro et Jeunet au Musée de la miniature de Lyon
Vous rappelez-vous de la puce de Marcello ou de l'opticon des cyclopes dans "La cité des enfants perdus" ? Ou encore, de l'uniforme du Docteur Livingstone le singe savant dans "Delicatessen" ? Le bric à brac singulier de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet s'expose au Musée cinéma et miniature de Lyon. Pour les deux cinéastes, ces créations plastiques ne sont pas de simples appareils inanimés...
Les objets chez nous ne sont pas des objets. Ce sont des personnages un peu comme la pantoufle de verre ou les bottes de sept lieues. Comme on fait des contes de fée modernisés, il y a un côté magique un peu.
Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro
Reportage France 3 Rhône-Alpes : F. Llop / M. Robert / F. RazyLes deux bricoleurs ont fait leurs classes ensemble. Ils ont formé pendant vingt ans un duo cinématographique inclassable et marqué toute une génération avec leur film "Delicatessen", sorti en 1991. A la confluence du fantastique et du conte noir, de la poésie onirique et du réalisme poisseux, ce film déployait un univers détraqué et hautement singulier jusque dans ses moindres détails. Les deux complices ont ensuite réalisé "La Cité des enfants perdus", fable sombre et chantier artistique colossal, sorti en 1995.
Le fameux album photomaton d'Amélie Poulain
Puis leurs chemins se sont séparés, chacun partant exploiter des voies plus personnelles, avec le succès que l'on sait pour Jeunet, qui se vit confier par Hollywood la réalisation du quatrième opus d'Alien, "La résurrection". Caro, lui, fera le design et les costumes des personnages, avant de réaliser son premier film en solo : "Dante 01", une prison sidérale et angoissante, avec Lambert Wilson. De son côté, Jeunet retrouve les pavés de Montmartre pour son "Fabuleux destin d'Amélie Poulain".
L'exposition présente notamment le fameux cahier photomaton de l'héroïne. "C'est, au départ, une vraie collection", raconte Jeunet. "C'est un vrai cahier qui existait. On avait amené ce cahier dans la salle de casting avec tous les figurants. Eux aussi étaient frustrés parce qu'ils s'asseyaient, je leur faisais faire une grimace ou je leur faisais peur, on prenait une photo et merci c'est fini. Donc ils étaient hyper déçus."
Après 11 mois à la Halle Saint-Pierre de Paris dans le quartier de Montmartre, l'exposition se déplace au Musée cinéma et miniature de Lyon, pour une unique présentation en région.
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