Le réalisateur Laurent Cantet, Palme d'or en 2008 pour "Entre les murs", est mort à l'âge de 63 ans

Le cinéaste s'est éteint jeudi des suites d'une maladie, a annoncé son agente.
Article rédigé par franceinfo Culture
France Télévisions - Rédaction Culture
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Le réalisateur Laurent Cantet, le 22 mai 2017. (VALERY HACHE / AFP)

Il avait reçu la Palme d'or en 2008. Le réalisateur Laurent Cantet est mort à l'âge de 63 ans des suites d'une maladie, a annoncé jeudi 25 avril son agente à l'AFP, confirmant une information de Libération. Il travaillait sur un projet de film, intitulé L'Apprenti, qui devait sortir en 2025.

Le Festival de Cannes a immédiatement réagi, saluant la mémoire d'un "humaniste acharné, qui cherchait la lumière malgré la violence sociale, qui trouvait l'espoir malgré la dureté de la réalité". Un cinéaste et scénariste "dont l'œuvre cohérente et humaniste dessine un cinéma sensible, à fleur de peau et à fleur de société", ajoute le festival. Et pour Entre les murs, un film "au naturalisme déconcertant".

Né en avril 1961, fils d'enseignants, Laurent Cantet fait des études de cinéma dans la prestigieuse école l'Idhec, qu'il fréquente en même temps que d'autres futurs réalisateurs, comme Dominik Moll.

Son premier long-métrage de cinéma, Ressources humaines, réalisé en 1999, fera date : la caméra s'insère dans le fonctionnement quotidien d'une usine dont il décrypte les rapports sociaux à travers une relation père/fils. Le film qui consacre les débuts de Jalil Lespert obtient un César du meilleur jeune espoir pour l'acteur et un César de la meilleure première œuvre.

Après deux autres longs-métrages, L'Emploi du temps et Vers le Sud, le jeune cinéaste connaît la consécration avec Entre les murs, adaptation à l'écran du roman de François Bégaudeau, récit du quotidien d'un professeur de français dans un collège difficile situé en ZEP.

L'écrivain lui-même joue le rôle du professeur qui tente l'impossible pour motiver ses élèves de 13 à 15 ans, aux origines géographiques et sociales multiples. Le film d'un budget de 2,4 millions d'euros est récompensé par une Palme d'or au Festival de Cannes et marquera les esprits.

"Arthur Rambo" d'après l'affaire Mehdi Meklat

Quatre ans après son premier grand succès, Laurent Cantet sort Confessions d'un gang de filles, une adaptation cinématographique du roman de Joyce Carol Oates. Ce drame raconte l'histoire de cinq jeunes filles qui, en 1955, constituent un gang pour pouvoir lutter contre le machisme et l'emprise des hommes sur les femmes.

En 2014, il signe une autre comédie dramatique, Retour à Ithaque, sur la dictature cubaine. Deux ans plus tard, il coécrit et réalise L'Atelier avec comme tête d'affiche Marina Foïs, et revient à Cannes avec ce film qui raconte le stage d'écriture qu'effectue un groupe de jeunes en insertion. "Le film fait le constat d'un monde peut-être plus dur encore que celui que décrivait Entre les murs. Mais en même temps, j'espère que le film démontre aussi que la parole est importante. Et que les jeunes la maîtrisent plutôt bien", disait alors Laurent Cantet.

En 2021, il tourne son dernier film, Arthur Rambo, qui s'inspire de l'affaire Mehdi Meklat, un écrivain qui avait fait polémique suite à la découverte d'une série de tweets racistes, antisémites et homophobes publiés sous un pseudonyme.

Laurent Cantet a beaucoup collaboré avec Robin Campillo (120 battements par minute), qui fut son monteur avant de passer à la réalisation. Aux côtés de Pascale Ferran et de Cédric Klapisch, il avait fondé en 2015 La Cinetek, plateforme de VOD de films éditorialisée par des cinéastes.

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