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Le joaillier Tiffany devient propriété de LVMH : histoire d'une icône de l'Amérique, immortalisée par Audrey Hepburn

Immortalisé dans la célèbre comédie "Diamants sur canapé" portée par le charme et l'ironie d'Audrey Hepburn, Tiffany est plus qu'une incontournable enseigne de joaillerie de New York, c'est une véritable icône de l'Age d'or américain.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Photo de promotion du film "Breakfast at Tiffany's" ("Diamants sur canapé") de Blake Edwards de 1961. (PARAMOUNT PICTURES)

Tiffany, le plus grand joailler américain tombé dans l'escarcelle du géant français du luxe LVMH, est "une icône de l'Amérique à l'histoire incroyable", selon le mot de Bernard Arnault, son nouveau propriétaire. L'épopée de la marque à la boîte bleue a commencé en 1837 lorsque Charles Lewis Tiffany ouvre un magasin d'articles de fantaisie sur Broadway à Manhattan où l'on peut trouver papeterie, mouchoirs et boîtes à gants. 

Des diamants de Marie-Antoinette à l'Art déco

Dix ans plus tard, la compagnie se spécialise dans la bijouterie, Charles Lewis Tiffany acquérant à partir de 1848 des collections de bijoux européens, notamment des diamants portés par Marie-Antoinette. Dès 1850, Tiffany ouvre un magasin à Paris, rue de Richelieu, puis une branche à Londres en 1868 et une grande fabrique de montres à Genève.

Mais c'est avec le fils du fondateur, Louis Comfort Tiffany (1848-1933), un peintre et designer d'arts décoratifs, que la marque fait flores, alors que l'art verrier est en pleine renaissance en France, en Angleterre et à Venise. Louis C. Tiffany, admirateur du céramiste et verrier de l'école de Nancy Emile Gallé, devient un héraut de l'Art Nouveau aux Etats-Unis.

L'Age d'or industriel américain sur la Ve Avenue

Ses lampes, panneaux et vitraux ornent les bâtisses des industriels du "Gilded Age", l'Age d'or industriel américain. Tiffany décorera aussi l'intérieur de la Maison Blanche en 1882. "C'est une marque emblématique, une icône de l'Amérique qui devient ainsi un peu française. Elle a beaucoup de potentiel et une histoire incroyable", a résumé Bernard Arnault, à la tête de LVMH.

Tiffany, sur la Ve Avenue à New York, photographié le 18 novembre 2019.  (NICOLAS ECONOMOU / NURPHOTO)

Dès lors, Tiffany est devenu synonyme d’élégance, de design innovant, de savoir-faire raffiné et d’excellence créative. Tiffany a su associer son image et son développement au rayonnement de New York en ouvrant en 1940 un magasin luxueux sur la prestigieuse cinquième avenue. L'immeuble porte-drapeaux sur plusieurs étages, avec un fameux salon de thé bleu turquoise comme ses boîtes à bijoux à son sommet, attire touristes et clients de monde entier.

Parmi cette clientèle célèbre ont figuré les Kennedy, Richard Nixon, Elizabeth Taylor et Richard Burton. Un unique diamant jaune à 90 facettes découvert en 1878 - que Tiffany n'a jamais cédé - y est exposé en permanence.

"Diamants sur canapé"

Le magasin a été immortalisé dans le film "Breakfast at Tiffany's" ("Diamants sur Canapé"), adapté d'un roman de Truman Capote. La comédie romantique, qui s'ouvre sur une scène d'Audrey Hepburn en petite robe noire, des rangs de perles autour du cou, dégustant un café devant la vitrine du diamantaire, a inscrit encore davantage la marque dans l'imaginaire des Américains.

Si l'enseigne de la Ve avenue, qui maintenant jouxte la Tour Trump, réalise près de 10% des ventes de la marque à elle toute seule, Tiffany exploite plus de 300 magasins dans le monde. Le marché américain au sens large, y compris le Mexique et le Brésil, compte pour 44% des ventes, suivi par l'Asie (hors Japon) pour 28%, le Japon pour 15% et l'Europe pour 11%, selon les chiffres de Tiffany and Co.

Le joailler, pour l'acquisition duquel LVMH va débourser cash plus de 16 milliards de dollars, a réalisé un bénéfice de 586 millions de dollars pour un chiffre d'affaires de 4,4 milliards de dollars en 2018.

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