Le film "The Artist" accusé de plagiat : les avocats dénoncent un dossier vide
Le plaignant, Christophe Valdenaire, a écrit le scénario d'un long métrage, "Timidity, la symphonie du Petit Homme". C'est l'histoire, en 2507, d'un acteur qui suit lespréceptes d'un livre pour venir à bout de sa timidité maladive. Le projet de film est en noir et blanc, et muet, comme "The Artist".
"Pour lui, c'est un petit peu l'oeuvre de sa vie", a plaidé son avocate, Me Sandrine Petoin. Elle dénombre "21 scènes qui sont copiées" par le film aux cinq Oscars. Celui-ci raconte l'histoire à Hollywood entre 1927 et 1932 d'une star du cinéma muet qui rate le train du passage au cinéma parlant.
Dans l'espoir de financer son projet de film, Christophe Valdenaire a contacté la région Alsace, le Centre national du cinéma (CNC), démarché Alain Chabat... en vain.
L'avocat David Koubbi, lui, a "accepté de prendre ce dossier car il a cru à sa sincérité", a expliqué Me Petoin, qui travaille avec le conseil de l'ex-trader de la Société générale Jérôme Kerviel. Face aux juges, l'avocate s'est évertuée à mettre en avant les ressemblances, comme une scène de cauchemar où le héros de chacune des deux oeuvres se réveille en criant après avoir subi des moqueries.
"C'est le dossier du néant"
"C'est le dossier du rien", "du néant", a sèchement répliqué l'avocate de la société du producteur Thomas Langmann, Me Florence Watrin. Pour elle, non seulement le plaignant ne démontre pas l'antériorité de son scénario, mais surtout, "il n'y a pas de ressemblance entre ces deux oeuvres". "Il faut arrêter de croire qu'on saisit votre tribunal comme on va à la boulangerie", a-t-elle plaidé.Ce dossier est "extrêmement désagréable" pour Michel Hazanavicius, a renchéri son conseil, Me Nicolas Brault. Pour lui, le plaignant s'enferme dans un "système" où il reporte "la responsabilité de son échec sur les autres". "On ne porte pas des accusations sans fondement", a-t-il fait valoir, "le succès des uns" ne se fait pas nécessairement au détriment d'un autre, qui aurait été "pillé, espionné".
Les autres avocats de la défense ont achevé de tailler en pièces les prétentions du plaignant, soulignant la banalité des éléments querellés. Au total, ils ont demandé 140.000 euros au plaignant pour procédure abusive.
Jugement le 25 février.
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