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Le festival du film de Sundance 2013 : sexe, stars et rock’n’roll

Il s'est ouvert pour dix jours aux Etats-Unis. Francetv info s'est penché sur la sélection de cette manifestation qui privilégie cinéma indépendant et docu. 

Article rédigé par Jelena Prtoric
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Des piétons passent devant le Théâtre égyptien de Park City (Utah), avant l'ouverture du festival du film de Sundance, mercredi 16 janvier 2013.  (JIM URQUHART / REUTERS )

De bons films loin de la frénésie d’Hollywood ? Rendez-vous à Park City, dans l'Utah, dans l’ouest des États-Unis. Cette petite ville d'environ 8 000 habitants devient, chaque mois de janvier, la Mecque du cinéma indépendant américain et international. Le festival du film de Sundance, qui a connu un véritable essor quand l'acteur et réalisateur Robert Redford en a pris la présidence, s'ouvre jeudi 17 janvier pour dix jours. Que propose cette année la manifestation qui a contribué à lancer la carrière de nombreux réalisateurs, comme Kevin Smith et Quentin Tarantino, et qui présente pour cette édition 115 films ? Francetv info a fait un tour des affiches. 

Le sexe, thématique phare 

"Il est indéniable que la sélection de cette année se penche largement sur les questions sexuelles", a prévenu John Cooper, directeur du festival. De quoi déplaire aux défenseurs des valeurs familiales et religieuses, tel que l'Institut Sutherland (en anglais), un groupe conservateur de l’Utah, qui a jugé le festival "obscène". Ils ont également estimé que le gouvernement ne devrait plus soutenir financièrement une manifestation dont certains films "sont irrespectueux des valeurs familiales" (en anglais). 

Les titres qui dérangent ? Lovelace (en anglais), de Rob Epstein et Jeffrey Friedman. Le film revient sur la vie de la première star du porno, dans les années 1970, Linda Boreman alias Linda Lovelace, la vedette de Gorge profonde (1972). Lovelace raconte les coulisses du film-phénomène et la partie inconnue de la vie de son actrice principale, interprétée par Amanda Seyfried.

Une photo tirée du film "Lovelace", de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, montre Amanda Seyfried interprétant l'actrice porno Linda Lovelace. (DALE ROBINETTE / AP/ SIPA)

Le porno soft est également à l’honneur avec The Look of Love, de Michael Winterbottom. Ce long métrage est un biopic consacré à Paul Raymond, l'équivalent britannique de Hugh Hefner, le créateur et propriétaire du magazine érotique Playboy.

Dans la même thématique encore, The Lifeguard, sur la liaison dangereuse entre une surveillante de piscine et un adolescent et Two Mothers, l'histoire de deux femmes qui entretiennent chacune une relation avec le fils adulte de l'autre.  

Interior. Leather Bar., qui se déroule dans l’ambiance du monde sadomasochiste homosexuel de New York, a également fait couler beaucoup d’encre. L'acteur et réalisateur James Franco a réimaginé les images censurées de Cruising - La chasse, un film de William Friedkin de 1980, dont 40 minutes avaient été coupées en raison de leur caractère sexuellement explicite.

Des stars d'Hollywood au rendez-vous

Si le festival de Sundance laisse de côté les blockbusters, il ne se passe pas des vedettes hollywoodiennes. jOBS, le très attendu premier biopic sur Steve Jobs, le fondateur d'Apple, interprété par Ashton Kutcher, assurera la clôture du festival. 

Une photo tirée du film "jOBS", de Joshua Michael Stern, avec Ashton Kutcher dans le rôle de Steve Jobs. (GLEN WILSON/AP / SIPA / AP)

Joseph Gordon-Levitt, le comédien qui a mis Hollywood à ses pieds avec ses performances dans Inception et The Dark Knight Rises, endosse la triple casquette de réalisateur, scénariste et acteur principal pour Don Jon’s Addiction. Cette comédie romantique raconte la vie d’un Don Juan moderne qui succombe aux charmes de deux femmes complètement différentes, interprétées par Scarlett Johansson et Julianne Moore. Afin de réaliser son premier long métrage, Joseph Gordon-Levitt a abandonné le tournage de Django Unchained, de Quentin Tarantino.

La catégorie Premieres du festival lèvera aussi le voile sur Before Midnight, de Richard Linklater, avec Julie Delpy et Ethan Hawke. Céline et Jesse se retrouvent en Grèce, neuf ans après leur dernier rendez-vous pour conclure l'ultime volet de la trilogie sentimentale entamée avec Before Sunrise et Before Sunset.

Et puis, l'ancien apprenti sorcier Daniel Radcliffe incarne Allen Ginsberg, le poète membre fondateur de la Beat Generation, dans Kill Your Darlings, centré sur la relation qui l'unissait à l'écrivain Jack Kerouac et à l'éditeur Lucien Carr. 

Musique et rébellion du côté des documentaires

Point fort du festival, la section des documentaires, riche d'une quarantaine de films cette année, donne une place de choix à la musique et à la contestation.

Dave Grohl, leader du groupe rock Foo Fighters, fait ses débuts au cinéma avec Sound City

Avec des interviews de nombreux monuments du rock (Lars Ulrich de Metallica, les producteurs Rick Rubin et Butch Vig, ou encore Trent Reznor de Nine Inch Nails), le rocker retrace l'histoire du mythique studio d’enregistrement Sound City de Los Angeles.

Le groupe punk russe Pussy Riot est devenu un symbole de la contestation au régime de Vladimir Poutine et l'emprisonnement de certaines de ses membres a attiré l'attention du monde entier sur la Russie en 2012. Le documentaire du Britannique Mike Lerner et du Russe Maxim Pozdorovkin, Pussy Riot - A Punk Prayer, raconte la chronologie de la rébellion de ces militantes féministes.

Doit aussi être projeté un documentaire sur le mouvement des indignés new-yorkais, déjà moins sur le devant de la scène, 99% - The Occupy Wall Street Collaborative Project. La caméra suit un groupe, dans le Zuccotti Park, à Manhattan, qui essaie, à travers des manifestations pacifiques, de changer le monde.

A noter enfin, Manhunt, de Greg Barker sur la traque d’Oussama Ben Laden par la CIA. Un contrepoint intéressant au film de fiction de Kathryn Bigelow, Zero Dark Thirty, en salles le 23 janvier.

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