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Le César du meilleur espoir : la clé du succès ?

La 37e cérémonie des César célèbre le cinéma français, vendredi. L'occasion de se poser une question grave : la consécration est-elle le gage d'une belle carrière pour les jeunes acteurs ?

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Mélanie Thierry, César du meilleur espoir féminin pour "Le dernier pour la route", le 27 février 2010 à Paris. (PATRICK KOVARIK / AFP)

"Le César est attribué à…" Une formule magique qui chaque année fait le bonheur de quelques heureux élus et met en émoi les amoureux du 7e art. Depuis 1983, les César récompensent aussi les jeunes talents du cinéma français. Les deux statuettes du meilleur espoir masculin et du meilleur espoir féminin ont été décernées à 29 reprises. Aujourd’hui, il y a donc 58 lauréats et une question : ce trophée assure-t-il une belle carrière à son détenteur ?

Parfois non 

Qui se souvient de Wadeck Stanczak, César du meilleur espoir masculin en 1986 pour Rendez-vous ? Estampillé cinéma d’auteur, il tourne deux films pour André Téchiné, un pour Olivier Assayas. Mais au début des années 1990, il quitte le grand écran pour la petite lucarne, Les Rois maudits et Alice Nevers, le juge est une femme.

Et Judith Henry, César du meilleur espoir féminin en 1991 pour La Discrète ? On se souvient surtout de la gaffe de Vanessa Paradis qui, ce soir-là, l'avait confondue avec une autre Judith… Judith Godrèche. Judith Henry, elle, a refusé les scénarios que la notoriété lui apportait. Elle est retournée au théâtre jouer Steinbeck, Koltès, Genet ou Ibsen. Ses passages devant la caméra restent anecdotiques.

Il y a aussi eu Isaach de Bankolé, parti à Hollywood jouer les seconds rôles, Manuel Blanc et Pierre-Loup Rajot, passés par la case télé. Mais aussi la discrète Catherine Mouchet, réapparue au tournant des années 2000 entre films et téléfilms, et la brève égérie du cinéma d'auteur Laurence Côte ou encore Laure Marsac, qui fit une apparition dans La Reine Margot et... Entretien avec un vampire.

Parfois oui

Mais le César du meilleur espoir peut lancer des carrières. Jalil Lespert crève l’écran dans Ressources humaines, un rôle qui lui vaut le César du meilleur espoir masculin en 2001. Depuis, il enchaîne les tournages. Après avoir été Le Petit Lieutenant, il a réalisé un premier long métrage en 2007, 24 mesures, un film-puzzle présenté au festival de Venise, puis un deuxième, en 2011, Des vents contraires

Pour Mélanie Laurent aussi, la consécration a été un moteur. César du meilleur espoir féminin pour son rôle de jeune femme déboussolée par la disparition de son frère dans Je vais bien, ne t'en fais pas, elle s’est exportée à Hollywood en tenant l'un des rôles principaux du Inglourious Basterds de Quentin Tarantino. Et la comédienne multiplie les projets : elle est devenue chanteuse (son album, En t'attendant, est sorti en mai 2011) et est passée derrière la caméra avec Les Adoptés, son premier long métrage.

Et la parité dans tout ça ? 

Dans la liste des César du meilleur espoir, les noms devenus célèbres sont plus souvent ceux d'actrices que d'acteurs.

Sophie Marceau a été la première jeune césarisée. C’était pour La Boum 2. Ont suivi Sandrine Bonnaire et Charlotte Gainsbourg, qui n’avait que 14 ans lorsqu’elle a reçu la récompense pour L'Effrontée. Une décennie plus tard, il y a eu les sacres de Vanessa Paradis, Romane Bohringer, Valeria Bruni-Tedeschi, Elodie Bouchez, Sandrine Kiberlain, Emma de Caunes. La dernière décennie a vu triompher Sylvie Testud, Cécile de France, Julie Depardieu ou Hafsia Herzi.

Chez les hommes, le palmarès des césarisés est nettement moins impressionnant mais compte tout de même Christophe Malavoy - le premier lauréat -, Thierry Frémont, Yvan Attal, Olivier Martinez, Mathieu Kassovitz, Guillaume Depardieu, Mathieu Amalric et plus récemment Gaspard Ulliel, Louis Garrel, Marc-André Grondin ou Tahar Rahim.



Une constante : la carrière en dents de scie

Acteur ou actrice, aucun n'y échappe. En 1984, c'est la consécration pour Richard Anconina. Sa prestation de jeune malfrat aux côtés de Coluche dans Tchao Pantin lui vaut les César du jeune espoir et du meilleur second rôle masculin. Pourtant, quelques années seulement après ce triomphe, il entame une traversée du désert. Elle prend brusquement fin en 1997 avec le succès public de La vérité si je mens. La comédie est depuis devenue une trilogie et Richard Anconina est toujours à l’affiche. Même s'il est parfois éclipsé par d'autres comédiens, comme José Garcia. Nominé en 1998, celui-ci n'a, lui, jamais obtenu le trophée. Cette année-là, un habitué du cinéma d'auteur, Stanislas Merhar, était récompensé pour sa prestation dans Nettoyage à sec

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