Lambert Wilson sera le maître des cérémonies du 67e Festival de Cannes
Avec une femme à la présidence du jury cette année (la cinéaste néo-zélandaise Jane Campion), les organisateurs du plus grand événement cinématographique du monde ont opté pour un maitre de cérémonie, rôle plus souvent dévolu à une jeune actrice. Succédant à Audrey Tautou, Lambert Wilson a cependant été précédé dans ce rôle par les acteurs Vincent Cassel (2006) et Edouard Baer (2008 et 2009).
Un comédien accompli et polyglotte
Fils de l'acteur Georges Wilson, Lambert Wilson, 55 ans, silhouette longiligne et belle gueule, aura donc les clés des cérémonies d'ouverture et de clôture, avec l'exercice toujours très attendu du discours inaugural, souvent l'occasion d'un vibrant hommage au 7e art.
Pour Gilles Jacob, le président du Festival de Cannes, et Thierry Frémaux, délégué général et sélectionneur, Lambert Wilson est aussi "la parfaite incarnation de l'élégance". "Je ne peux pas jouer les bouleversés comme certaines actrices en robes de mousseline... et pas question non plus de se cantonner à l'esprit français ou de faire des "private jokes". Le public est international", a-t-il confié lors d'une conférence de presse. "Le Festival de Cannes a vraiment une grande signification, c'est une mémoire. Sans faire un discours déprimant, je veux rappeler son rôle et celui de la cinémathèque", a ajouté Lambert Wilson.
Parfaitement bilingue français-anglais, à l'aise en espagnol et en ialien, le comédien a à son actif une filmographie prestigieuse sous la direction des plus grandes réalisateurs dont Andrzej Zulawsky, Pierre Granier-Deferre, Yves Boisset, Philippe de Broca, André Téchiné, Claude Chabrol et Alain Resnais, dont il a été un des comédiens fétiches. Sur la scène internationale, il s'est fait remarquer au générique de Matrix Reloaded et Matrix Revolutions (2003). Un arc de plus dans une carrière alternant comédies et films exigeants, passant avec aisance de l'humour au grand romantisme.
En France, il a tourné près de 80 longs métrages de "Julia" (1977) à "Alceste à bicyclette" (2013) en passant par "La Femme des autres" (1984), "On connaît la chanson" (1997), "Jet Set" (2002), "Palais Royal (2005), "La Princesse de Montpensier" (2010). Il est actuellement à l'affiche de la comédie "Barbecue" de Eric Lavaine au côté de Franck Dubosc et Florence Foresti. En 1989, sa composition de l'Abbé Pierre dans "Hiver 54" de Denis Amar est unanimement reconnue. La même année, il est lauréat du prix Jean Gabin. Le seul prix personnel qu'il ait jamais obtenu pour l'instant, malgré six nominations aux Césars. A Cannes, en 2011, il endosse encore l'habit religieux dans le rôle de l'un des moines martyrs de Tibhirine à l'affiche du film "Des Hommes et des dieux" de Xavier Beauvois, récompensé par le Grand prix du jury. Le théâtre également... et la chanson
Lambert Wilson, suivant les traces de son père, est aussi très présent sur les planches dans des registres là encore très différents, de Harold Pinter ("Ashes") à Victor Hugo ("Ruy Blas") en passant par Jean Anouilh ("Eurydice"). Il s'est mis en scène dans "Les Caprices de Marianne" et dans "Bérénice" avec Kristin Scott Thomas. A Londres, il a partagé l'affiche avec l'immense Judi Dench au Royal national theater au milieu des années 90 dans "A Little Night Music".
Artiste complet, Lambert Wilson est aussi ténor. Arès la Croisette, il chantera du 13 au 29 juin au théâtre du Châtelet le rôle du roi de Siam dans la comédie musicale "The King and I".
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