La (success) story Pixar
On croit avoir tout dit, mais on le redit. Pixar est un véritable phénomène, à plusieurs titres. Qu'il s'agisse en effet de créativité, de modernité, de passion ou encore de flair pour le business, les studios californiens ont - de loin - une avance sur tout le monde. En particulier leurs rivaux de l'animation, Fox ou Dreamworks.
Les raisons d'un tel succès ? Une patte particulière, un style léché et émouvant, et des histoires intelligentes à même de rassembler petits et grands dans des moments de tendresse ou des éclats de rires. Même si l'on reste hermétique aux "films d'animation pour enfants", il est difficile de nier le talent graphique de ses créateurs.
Conçue comme une entreprise américaine "cool", la société Pixar est un pur produit de la Silicon Valley californienne. Des jeunes surdoués, un concept, quelques moyens et le bouche-à-oreille ont permis aux studios de livrer en 1995 leur premier opus, Toy Story autour de jouets qui s'animent et se mobilisent pour ne pas être vendus, ou jetés.
La bande-annonce de Toy Story (en anglais)
"Installés" par ce premier succès public et financier, et aidés par leur partenariat avec le géant Disney, les salariés de Pixar poursuivent leur conquête du marché mondial avec des films salués presque unanimement, à l'image de 1001 pattes, Toy Story 2 ou Monstres et Cie. Mais c'est en 2003, avec le Monde de Nemo que la domination planétaire prend véritablement effet. En couleur vert dollar, avec 339 millions engrangés rien qu'aux USA.
La bande annonce du Monde de Nemo (en anglais)
On retrouve d'ailleurs dans ce dernier long-métrage un ton plus policé, voire mièvre, propre généralement aux films Disney, qui tranche singulièrement avec la patte relativement insolente vue jusque-là.
_ Mais le compagnonnage avec Disney, le succès "aidant", pose problème. En 2004, Pixar rompt ses négociations avec l'entreprise et envisage de se greffer à un autre distributeur. Sauf qu'en janvier 2006, les studios d'animation, que Steve Jobs détient à 50,6 %, sont rachetés par Disney pour une valeur de 7,4 milliards de dollars, pour moitié par un échange d'actions.
Rentré dans le "rang", Pixar livre ensuite Ratatouille et Wall-E, et met en chantier des "suites" comme Toy Story 3, à objectif de rentabilité évident. Le film avec le robot serait, peut-être, le dernier avec une esthétique et un ton Pixar digne de ce nom. D'où le caractère anti-consumériste et écolo du film, et la polémique initiée par les Républicains aux Etats-Unis, accusant Wall-E de véhiculer une propagande "gauchiste".
Matteu Maestracci
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