La Palme d’or à Michael Haneke, pour "Le Ruban blanc"
Avec "Le Ruban blanc", Michael Haneke signe un film à l'extraordinaire photographie en noir et blanc, qui dissèque les méfaits de l'éducation ultra-répressive en vogue en Europe au début du XXe siècle. Haneke est habitué à scruter de façon lancinante la question du mal et de la culpabilité, dévoilant les méandres de l'âme avec une froideur clinique.
Le réalisateur autrichien, qui décroche sa première Palme d’or, a déjà été récompensé deux fois à Cannes : en 2005 notamment, il avait reçu le Prix de la mise en scène pour "Caché". Meilleur réalisateur aux César 2006, il a également décroché de nombreux autres prix internationaux.
La "Palme bis" à Jacques Audiard
Jacques Audiard reçoit le Grand prix - la "Palme d’or bis" - pour "Un prophète", un puissant film noir sur l’univers carcéral. L’histoire d’un jeune taulard qui apprend la vie à l’école de la prison, et en sort avec le statut de quasi-prophète du milieu.
C’est une Charlotte Gainsbourg très émue qui est montée sur scène pour recevoir son Prix d’interprétation féminine pour son rôle dans "Antichrist" du Danois Lars von Trier. "Je pense à mon père, j’espère qu’il est fier et très choqué", a conclu Charlotte Gainsbourg, en référence à la controverse qui a agité le festival sur ce film, très dur, montrant des images de mutilation et de tortures.
Le Prix d’interprétation masculine revient à l’Autrichien Christophe Waltz, un acteur totalement inconnu jusqu’alors, qui se retrouve couronné aujourd’hui à Cannes dans le film de Quentin Tarantino, "Inglourious Basterds", dans lequel il joue le rôle d’un officier SS.
Alain Resnais, "Exceptionnel"
Un Prix exceptionnel du Festival de Cannes est décerné à Alain Resnais (près de 87 ans) pour l’ensemble de son œuvre. Prix exceptionnel, une première à Cannes, un hommage unanime et une standing ovation pour le réalisateur qui a marqué l'histoire du cinéma d’œuvres majeures - d'"Hiroshima mon amour" (1959) en passant par "L'année dernière à Marienbad" ou son documentaire sur les camps de la mort "Nuit et brouillard" (1955). Il a également su faire des comédies brillantes et enlevées comme "Smoking/NoSmoking" couronné en 1993 de l'Ours d'argent à Berlin.
Le Philippin Brillante Mendoza remporte soir le Prix de la mise en scène avec son film "Kinatay".
Le Prix du scénario revient au film du Chinois Lou Ye "Nuit d’ivresse printanière".
"Fish Tank" d'Andrea Arnold et "Thirst, ceci est mon sang" de Park Chan-wook, se partagent le Prix du Jury.
_ Enfin, "Samson et Delilah", de l’Australien Warwick Thornton décroche la Caméra d’or, qui distingue un premier long métrage.
Le jury présidé par l'actrice Isabelle Huppert, était composé des comédiennes taïwanaise Shu Qi, américaine Robin Wright Penn, italienne Asia Argento, des réalisateurs turc Nuri Bilge Ceylan, américain James Gray et sud-coréen Lee Chang-dong et du romancier Hanif Kureishi.
Gilles Halais, avec agences
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