Cet article date de plus de treize ans.

La mort "paisible" de l'actrice Annie Girardot à 79 ans

C'est sa petite-fille qui en a fait l'annonce à l'AFP en ce début d'après-midi. Annie Girardot s'est éteinte "paisiblement" lundi à l'hôpital Lariboisière à Paris. L'actrice très populaire à la voix gouailleuse et au profil énergique avait 79 ans et souffrait de la maladie d'Alzheimer depuis près de dix ans. Maladie révélée par sa famille en 2006.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

Déjà à l'automne dernier, malade d'Alzheimer depuis près de dix ans, elle avait oublié qu'elle était comédienne, racontait sa fille. Annie Girardot a pourtant tourné pendant plus d'un demi-siècle. Elle avait fait ses débuts au cinéma en 1955 avec Treize à table de André Hunebelle. Mais en témoignait le documentariste Nicolas Baulieu qui l'avait filmée pendant huit mois : "Aujourd'hui, Annie ne sait plus rien d'Annie Girardot".

Elle avait tout oublié de sa vie d'actrice, mais les spectateurs n'en avaient pas perdu une miette. Car Annie Girardot était restée une actrice très populaire, malgré sa carrière en dents de scie. L'une de ses rares récentes apparitions, en 1996, à la cérémonie des César, était restée dans les annales. Elle s'y était montrée très émue, en recevant le César du meilleur second rôle pour Les Misérables. Ce rôle de composition -madame Thénardier- était le premier, après six ans sans aucune apparition au cinéma.

L'actrice avait déjà reçu un premier César de meilleure actrice en 1977 pour son rôle dans Docteur Françoise Gailland de Jean-Louis Bertucelli. Elle en recevra un troisième en 2002 pour son second rôle féminin dans La Pianiste de Mickael Haneke. Elle recevra la même année le Molière de la meilleure comédienne pour Madame Marguerite. "Elle restera mon plus beau souvenir de metteur en scène" Claude Lelouch

Entre ces trophées, des grands rôles et des films médiocres. Sa filmographie oscille entre des chefs d'œuvre comme Rocco et ses frères de Visconti en 1960 -film qui l'aura lancée-, La machine à écrire de Jean Cocteau ou Le mari de la femme à barbe de Visconti et des films commerciaux. En France notamment, elle sera boudée par la Nouvelle vague. Puis au début des années 80, elle disparaîtra presque du grand écran. Elle se consacrera alors au théâtre, dans L'avare ou Le 6ème ciel. Et à la télévision en jouant dans de grandes sagas populaires comme Le vent des moissons ou Orages d'été.

Annie Girardot fut donc une femme de hauts et de bas, frêle de silhouette mais toujours en mouvement, avec sa voix cassée mais énergique de fumeuse de Gauloises. "Il faut faire des folies pour ne rien regretter le jour où...", disait-elle. Celle de sa revue au Casino de Paris en 1982 fut un échec cuisant, la laissant sur la paille, et le moral en berne. Le décès de sa mère et les problèmes de drogue de sa fille n'arrangeront rien.

Pourtant, après ces lourdes années, et surtout déjà malade, elle tournera dans les années 2000, jusqu'en 2007, où elle est à l'affiche de Boxes de Jane Birkin et Christian de Elisabeth Löchen.

Son Alzheimer raconté dans le documentaire de Nicolas Baulieu fera d'elle un symbole de cette maladie. La comédienne est malgré tout morte "entourée d'amour" et "paisiblement", selon Line Renaud.

retrouver ce média sur www.ina.fr

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.