La mort, "il faut en parler et se préparer" : le réalisateur Costa-Gavras lui consacre un film politique
"J'arrive à un âge où la fin de vie s'approche". À 91 ans, le cinéaste franco-grec Costa-Gavras se prépare à la mort en faisant ce qu'il sait faire de mieux : un film politique. Au festival Lumière de Lyon, dont il est l'invité d'honneur et où le réalisateur américain Tim Burton lui a remis samedi 12 octobre le Prix spécial, le réalisateur, connu pour Z ou L'Aveu, a présenté son nouveau long-métrage, Le Dernier souffle, qui sortira en salles en janvier 2025.
Adapté d'un ouvrage de Régis Debray et du médecin Claude Grange, ce film engagé relate les débats philosophiques sur la mort entre un médecin en soins palliatifs (Kad Merad) et un écrivain (Denis Podalydès).
Le réalisateur rêve d'une fin de vie sereine
Lui sait que la fin n'est pas loin. "Je voudrais qu'elle soit bonne cette fin", "sans douleur, sans drame, sans agonie permanente", dit-il, en regrettant que "tous les moyens dans notre société n'existent pas pour que les gens (...) aient une bonne fin".
"La mort nous fait une peur terrifiante depuis que nous sommes tout petits et on ne veut pas en parler. Non, il faut en parler et se préparer !" "C'est pour ça que j'ai fait ce film, pour moi", a-t-il ajouté lors de l'avant-première devant le public et une partie de l'équipe du Dernier souffle, qui l'a découvert à cette occasion.
Fin septembre déjà, au Festival de San Sebastien (Espagne), il avait interpellé les pouvoirs publics, estimant "nécessaire" de légiférer sur la fin de vie.
Le réalisateur, connu pour ses engagements, en est persuadé, "tous les films sont politiques, pas seulement les miens (...) Oui, je suis engagé, mais nous sommes tous engagés quand on fait du cinéma ! (...) Pour moi, les films, c'est comme une discussion qu'on a avec des amis autour d'une table, on a bien bu, on a bien mangé, et on se raconte des histoires. Chacun essaie de raconter une histoire qui le touche profondément", estime le réalisateur. "C'est comme ça que j'essaie de faire les films. Je pense qu'il n'y a pas d'autre manière de les faire."
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