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La Chine censure le film franco-suisse "Olga" sur la révolte de Maïdan en Ukraine

Le film "Olga", qui évoque la révolte de Maïdan à Kiev en 2013, ne plaît visiblement pas à Pékin : il a été retiré de l'affiche mercredi alors qu'il devait être projeté le soir-même en Chine. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
L'actrice Nastia Budiashkina incarne une jeune gymnaste ukrainienne dans le film "Olga" du Français Elie Grappe. (ARP SELECTION)

Le film franco-suisse Olga, qui évoque la révolte de Maïdan à Kiev en 2013, n'est visiblement pas au goût de Pekin, en pleine guerre en Ukraine. Le long-métrage réalisé par le Français Elie Grappe, dont la projection était prévue mercredi soir en Chine, a été retiré de l'affiche et la projection reportée à une date non précisée, a indiqué mercredi l'ambassade de Suisse à Pékin.

Une séance déjà empêchée à Pékin la semaine passée

Une première projection, organisée la semaine dernière par la Suisse dans une salle de cinéma pékinoise, avait déjà été "empêchée à la dernière minute par les autorités chinoises", a indiqué l'ambassade helvétique.

"La raison donnée était d'abord le Covid, puis le contenu du film", a ajouté la représentation de Berne, qui dit avoir "immédiatement protesté" auprès des autorités locales.

Le thème jugé sans doute trop sensible par Pékin, qui refuse de parler "d'invasion" russe en Ukraine

Le film avait été sélectionné pour représenter la Suisse dans la course aux Oscars. Il devait être présenté à Pékin dans le cadre du Mois de la Francophonie et 10 ambassadeurs étrangers, ainsi qu'une soixantaine de personnes, avaient été invités pour la projection du 31 mars.

Le film Olga raconte l'histoire d'une gymnase ukrainienne âgée de 15 ans contrainte de s'entraîner en Suisse alors qu'éclate dans son pays la révolte de Maïdan. Une révolte couverte sur place par sa mère journaliste, qui devait aboutir au renversement du président prorusse Viktor Ianoukovitch, suivi de l'annexion de la Crimée par Moscou.

Ce thème a pu apparaître comme trop sensible aux yeux du régime communiste, qui s'est abstenu de condamner la guerre en Ukraine et se refuse de parler "d'invasion" russe. Pékin partage avec Moscou une hostilité envers les Etats-Unis, qu'il accuse d'être responsable de la crise ukrainienne du fait de "l'expansion" de l'Otan.

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