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"La Belle et la bête" dans un coffret féérique pour les fêtes

Avec ses trois disques et un magnifique ouvrage à l'italienne rassemblant les aquarelles et dessins de pré et post production de François Baranger, ce coffret prestigieux, qui présente "la version définitive" en DVD et Blu-ray de "La Belle et la bête" de Christophe Gans, avec Léa Seydoux et Vincent Cassel, constitue un cadeau tout trouvé pour les fêtes de fin d'année.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 6min
L'affiche de "La Belle et la bête" de Christophe Gans
 (Pathé Distribution)

Christophe Gans a toujours œuvré dans le cinéma d’action et le fantastique ("Crying Freeman", "Le Pacte des loups", "Silent Hill"…). S’il n’a jamais atteint un véritable aboutissement, chacun de ses films recèle de très beaux moments. Avec "La Belle et la bête", énième adaptation du conte, il concrétise sa plus belle réussite, tout en prenant beaucoup de liberté par rapport à l’original.

L'histoire : Un riche marchand ruiné part en voyage d'affaires. Perdu dans une sombre forêt, il découvre un palais magique où il se réfugie. Accueilli avec faste, mais sans voir personne, comblé de somptueux cadeaux, il commet l'impaire de cueillir une rose, bien le plus précieux du propriétaire qui n'est autre qu'une puissante bête. Le verdict est sans appel : la mort, après un sursis d'une journée pour en avertir sa famille. La plus respectueuse de ses filles, Belle, décide de prendre sa place. Armée de son courage, luttant contre tous les dangers, ouvrant son cœur, Belle va parvenir à libérer la Bête de sa malédiction. Et ce faisant, découvrir le véritable amour... 

Le film : Adapté au cinéma, en dessin animé, en comédie musicale, en série télévisée, la référence majeure de "La Belle et la bête" demeure le film de Jean Cocteau avec Jean Marais et Josette Day (1946). Antécédent écrasant, duquel s’émancipe Christophe Gans en galvanisant la couleur par rapport au noir et blanc expressionniste de son prestigieux prédécesseur, envers lequel il ne peut rivaliser et qu’il respecte. Il développe en même temps dans son adaptation le sens de l’épique qui le caractérise.

Gans joue éminemment de la couleur pour reconstituer des illustrations de livres de contes de fées. Les dominantes sont d’or et de bleu, les décors extérieurs rappellent l’illustrateur américain Maxfield Parrish, ses contrastes entre paysages enneigés et printaniers, immaculés ou floraux, blêmes ou colorés, arrides ou féconds, recoupent le sens du conte. Christophe Gans joue pour beaucoup de sa puissance illustrative, comme dans ses autres films. Un pouvoir, une force visuelle qui renvoient à ses références majeures que sont les films de Mario Bava et du cinéma d’action asiatique, de Tsui Hark notamment.
Léa Seydoux et Vincent Cassel dans "La Belle et la bête" de Christophe Gans
 (ESKWAD – PATHÉ PRODUCTION – TF1 FILMS PRODUCTION - ACHTE / NEUNTE / ZWÖLFTE / ACHTZEHNTE BABELSBERG FILM GMBH – 120 FILMS COURAMIAUD – Laurent Lufroy - Photos de Sebastian Siebel et de Anne Wilk )
Si Christophe Gans s’émancipe de Cocteau, il prend également ses distances par rapport au conte, dont les deux versions majeures sont celles de Madame de Villeneuve, puis de Madame Le Prince de Beaumont, cette dernière s'avérant privilégiée dans toutes les adaptations. Gans garde l’esprit de l’original mais développe les digressions, notamment les dettes d’un des frères de Belles en affaires avec une troupe de malfrats dont l’intervention est essentielle dans le film, et non dans le conte. Moins heureuse est celle des petits animaux serviteurs, entre chiots et lémuriens, qui reprennent toutefois le groupe de singes très hiérarchisé de Madame de Villeneuve.

C’est cependant ce côté épique, propre à Christopher Gans, qui tire le film vers l’action, pour le différencier des autres versions. Il en va ainsi du réveil des géants de pierre, absents du conte, avec lesquels Gans rend hommage au roi des effets spéciaux Ray Harryhausen. Blockbuster qui n’a rien à envier à Hollywood, cette version de "La Belle et la bête" va sans doute être la cible des flèches des puristes qui crieront à l’américanisation d’une tradition française. Cela serait passer à côté d’une grande aventure visuelle, preuve d’un savoir-faire français de haute volée.
Léa Seydoux dans "La Belle et la bête" de Christophe Gans
 (2014 ESKWAD – PATHÉ PRODUCTION – TF1 FILMS PRODUCTION ACHTE / NEUNTE / ZWÖLFTE / ACHTZEHNTE BABELSBERG FILM GMBH – 120 FILMS)
Les bonus : un disque est entièrement consacré à un documentaire ponctué de nombreux interviewes, notamment de Christophe Gans, de Léa Seydoux, Vincent Cassel, du concepteur visuel François Baranger, et du directeur des effets spéciaux Louis Morin. Ils évoquent la réalisation du film, depuis sa génèse, son écriture, sa mise en scène complexe, jusqu'à la musique. Un beau making of très complet d'une heure et demi.

Le film a la particularité de permettre à tout moment de passer d'une des quatre versions à l'autre. La première montre le film sans ses effets visuels, la deuxième présente les "animatiques" de François Baranger basées sur ses dessins, la troisième visualise les maquettes des effets visuels, la dernière le film dans sa version définitive. L'oeuvre est également commentée par Christophe Gans et Louis Morin. Le réalisateur présente aussi les scènes coupées au montage. Enfin on trouve le clip de la chanson du film "Sauras-tu m'aimer" interprétée par Yoann Fréget.

Enfin, le livre de François Baranger est magnifique. En 72 pages, on y trouve une sélection des recherches visuelles effectuées avant le tournage, tels que le color-script, les designs de décor, les recherches d'ambiance et de lumière ou encore les illustrations destinées aux effets spéciaux.
Le coffret Blue-ray de l'édition définitive de "La Belle et la bête" de Christophe Gans
 (DR)
La Belle et la bête
De Christophe Gans (France/Allemagne), avec :  Léa Seydoux, Vincent Cassel, André Dussollier, Eduardo Noriega, Myriam Charleins, Audrey Lamy, Sara Giraudeau - 1h52
Editeur : Pathé Vidéo

59,99 euros






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