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"La Bande des Jotas" : Marjane Satrapi derrière et devant la caméra

Marjane Satrapi s’installe définitivement comme cinéaste, après s’être révélée auteure de bandes-dessinées et réalisatrice, avec « Persépolis » et « Poulet aux prunes », alors que ses toiles sont pour la première fois exposées à Paris. Multi-casquettes, elle prend aujourd’hui celle de comédienne dans « La bande des Jotas » dont elle signe aussi le scénario et la réalisation.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Marjane Satrapi dans "La Bande des Jotas"
 (Urban Distribution )

De Marjane Satrapi (France/Belgique), avec : Marjane Satrapi, Mattias Ripa, Stéphane Roche, Maria de Medeiros - 1h14 - Sortie : 6 février

Synopsis : Nils et Didier arrivent dans le sud de l'Espagne pour participer à un tournoi de badminton. Arrivés à l’hôtel, ils se rendent compte qu’ils se sont trompés de valise. La femme qui possède le même bagage leur donne rendez-vous pour procéder à l’échange. Elle leur explique avoir de gros problèmes avec la bande de mafieux qui a tué sa sœur. Cinq tueurs dont les prénoms commencent tous par des "J" semblent être à ses trousses. Animés par un profond désir de rendre service, les sportifs amateurs se transforment alors en tueurs à gages improvisés...

Petit film
De son propre aveu, cette nouvelle production est une petite chose, bien moins ambitieuse que ses deux premiers films. Elle reflète la volonté de se retrouver en toute intimité avec une équipe réduite et amicale, où chacun est à la fois technicien et acteur, en laissant une grande part à l’improvisation. La philosophie du projet : « prenons du bon temps, amusons-nous, et on verra bien ce que cela donnera », confie Marjane Satrapi.

La réalisatrice désire par ailleurs alterner films d’envergure et petites productions. Ces dernières seront tournées par la même équipe avec pour thème commun la mort, mais se déroulera à chaque fois dans un pays différent. Si leur ton respecte celui de « La Bande des Jotas », l’humour noir, l’absurde et l’improvisation devraient être au rendez-vous.
Marjane Satrapi, Mattias Ripa, et Stéphane Roche dans "La Bande des Jotas" de Marjane Satrapi
 (Urban Distribution)
Film concept
Ce premier opus reflète une approche décalée, sinon parodique, du cinéma de genre, en l’occurrence des films de gangsters, ou du western, avec des clins d’œil à Sergio Leone, dans les scènes tournées dans le désert de Tabernas, où l’initiateur du western spaghetti tourna sa trilogie des dollars. Satrapi garde son style très graphique et cadré, déduit de son travail en bande-dessinée, et dans sa peinture, comme on peut le voir dans l’exposition de ses toiles. Ce qui donne un côté cartoon au film, en phase avec son mixage d’écriture et d’improvisation.

Premier jalon d’une série annoncée de cinq productions à petit budget, « La Bande des Jotas » est donc un film concept. Tête de gondole d’un projet artistique, filmique et dramatique, il résulte d’un processus créatif, dont la gouverne revient à une artiste multiple, qui est parvenue à garder la cohérence entre ses origines et le renouvellement de sa créativité. Modeste, « La bande des Jotas » doit être abordé dans ses limites imposées, ludiques et amusées.

Reportage : D.Poncet, A.Gohari, S.Auvrai, D.Reutenauer

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