L'empreinte de Jean-Pierre Mocky : de Paris au Cantal en passant par la Nouvelle-Aquitaine
Le réalisateur Jean-Pierre Mocky est décédé le 8 août à l'âge de 86 ans. A Paris comme en régions, le cinéaste a laissé une empreinte unique.
Les hommages se multiplient depuis l'annonce de la disparition de Jean-Pierre Mocky. Le cinéaste a la grande gueule avait tourné de nombreux films en régions où il avait créé des liens.
Mocky l'indépendant, propriétaire de deux cinémas à Paris
Excessif parfois, le réalisateur de La Grande Lessive était un artiste hors-norme. Il dénotait dans ce milieu qu'il jugeait trop lisse. Revendiquant une certaine indépendance, il avait acheté deux cinémas à Paris, Le Desperado et le Brady, pour diffuser ses films.
Retour sur les pas de celui qui était surnommé ''L'anar du cinéma français''.
Acheté en 2011, Le Desperado (anciennement Action Ecoles) s'inscrit comme un refuge où il projette les films de son choix. Après six ans d'exploitation, Jean-Pierre Mocky le revend à Ronald Chammah qui se souvient. "La salle c'était un peu comme sa boutique, il avait un lien très affectif et très profond avec ça".
En Nouvelle-Aquitaine : de Roiffé au festival du Polar de Cognac
En Nouvelle-Aquitaine, Jean-Pierre Mocky laisse un souvenir puissant. Il avait tourné l'an dernier dans la Vienne, au domaine de Roiffé une partie de sa série Hitchcock by Mocky. Frédéric de Foucaud, directeur de l'association Plateau l'a côtoyé pendant plus de trois mois. "C'est un personnage truculent, irrévérencieux, passionné, passionnant, un parleur constant, un raconteur d'histoires". S'il était réputé pour ses coups de gueules sur les tournages, le cinéaste avait aussi un grand esprit d'équipe. "Il mangeait tout le temps avec ses acteurs et son équipe de tournage, c'est une grande gueule mais aussi un personnage au grand coeur", raconte Pierre Antoine Barbot, directeur du domaine de Roiffé.
Mocky avait aussi noué des liens forts avec le festival du polar de Cognac. Invité permanent de l'événement, il était une figure incontournable du rendez-vous. Réalisateur prolifique, il leur fournissait un film par an. "A près de 90 ballais il était toujours en train de créer", confie Bernard Bec, le président du Festival Polar de Cognac qui l'avait eu récemment au téléphone.
Le festival rendra hommage à Jean-Pierre Mocky lors de sa prochaine édition, les 18 et 19 octobre prochains.
Mocky et Bourvil dans le Cantal
Jean Pierre Mocky a également marqué l'Auvergne, et plus particulièrement Salers dans le Cantal. Le réalisateur y a posé ses caméras pour le tournage de La Grande Frousse avec un certain Bourvil. "J'avais voulu faire un film fantastique avec André (Bourvil Ndlr) qui joue un personnage anglo-saxon", expliquait à l'époque Mocky. Durant un mois, la petite ville se transforme en grand plateau de cinéma et devient le décor du lieu du crime.
C'était en 1964, mais aujourd'hui encore aujourd'hui les habitants se souviennent. Comme la pâtissière du village, à l'époque elle était écolière. "Notre maître nous emmenait sur le tournage d'un film, on avait jamais vu ça, c'était une grande première".
Certains villageois ont même participé au film. "Je suis figurant dans une petite scène qui se tournait dans une maison close", raconte Charly Bancarel.
A sa sortie, le film est un échec commercial, mais à Salers, les anciens du village ne sont pas près de l'oublier.
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