Jean-Paul Belmondo : de Normandie en Lorraine, des souvenirs de tournage partout en France
La mort de l'acteur de 88 ans le 6 septembre 2021 à Paris a plongé le pays dans le deuil. Comédien ultra-populaire, apprécié de ses pairs, il a tourné dans 80 films. De nombreuses villes et régions ont accueilli "Bébel" pour un tournage.
Au lendemain de la mort de Jean-Paul Belmondo, les hommages et réactions se multiplient partout en France. De la Normandie au Nord en passant par la Lorraine, l'acteur aux mille visages a laissé une empreinte indélébile dans les régions où il a tourné certains de ses plus grands films.
"L'Héritier" à Hayange
Jean-Paul Belmondo avait tourné une fois en Lorraine. C'était en 1972 pour le film L'Héritier. L'acteur confiera plus tard avoir été marqué par cette expérience dans les hauts fourneaux de la vallée de la Fensch. Dans ce long métrage réalisé par Philippe Labro, l'acteur incarne un jeune patron de presse et d'usine sidérurgique. Le tournage a lieu en partie sur le site des usines de Hayange en Moselle. Une expérience et la découverte du milieu ouvrier pour le comédien. Dix ans plus tard, fasciné par la sidérurgie lors du tournage, Jean-Paul Belmondo prouve qu'il n'a rien oublié de son passage dans la vallée. Lorsqu’il apprend que la statue de la Vierge de Hayange est menacée d'effondrement, il participe financièrement au sauvetage de l'ouvrage.
Sur le tournage de L'Héritier de Philippe Labro à l'usine de Hayange, Jean-Paul Belmondo avait partagé le repas avec les ouvriers. "Un type bien et simple" me racontait mon père, qui travaillait chez de Wendel.#Belmondo
— Arsène Schiel (@Arsene_Schiel) September 7, 2021
"Le Cerveau" au Havre
Belmondo suspendu au pied d'une réplique de la statue de la liberté survolant le port du Havre et larguant des billets de banque, une DS coupée en deux, roulant à tombeau ouvert dans le centre-ville, ces scènes mythiques sont tirées du film Le Cerveau. La cité Océane a été le théâtre de plusieurs scènes mythiques de cette comédie à gros budget de Gérard Oury. Tourné en juillet 1968 au Havre par le réalisateur du Corniaud et de La Grande vadrouille, le film raconte l'histoire de deux complices, Arthur et Anatole, qui prévoient d’attaquer un train spécial transportant les fonds secrets des nations de l’Otan. Mais c'était sans compter sur le fameux Cerveau, un escroc britannique qui dispose d’une bande spéciale et de gros moyens, et qui a prévu son hold-up le même jour, à la même heure…
Alain Gerbi, jeune reporter de l'ORTF de l'époque se souvient. "On a voulu faire un reportage différent en s'interrogeant sur l'identité réelle du cerveau".
Ce tournage est un évènement sur le port du Havre, qui sort à peine des trois semaines de grève de mai 68. 1500 figurants participent au film de Gérard Oury et côtoient les vedettes internationales. "David Niven et Elli Wallach étaient des stars de Hollywood, les voir sur le port du Havre, c'était extraordinaire ! On est allés les voir directement et on a reçu un accueil chaleureux et sympathique, c'était unique", se souvient encore le journaliste.
Le Cerveau sera vu pas 5,5 millions de spectateurs.
"Un singe en hiver" dans le Calvados
"J'ai tout de même pas mal voyagé, ce qui me permet de vous dire en connaissance de cause que votre patelin est tarte comme il est pas permis et qu'il y fait un temps de merde !". Cette réplique culte est tirée du film Un singe en hiver, tourné en 1962 par Henri Verneuil à Villerville dans le Calvados. Un film mythique dans lequel Jean-Paul Belmondo s'enivre au Cabaret normand avec Jean Gabin. En 2014, pour les besoins d'un documentaire qui retrace sa filmographie, l'acteur retrouvait avec plaisir l'ambiance du fameux cabaret. Malgré son accident cérébral survenu en 2001, Bébel lançait avec entrain. "C'est formidable !" Aujourd'hui, le village normand non plus n'a rien oublié. Ce matin, sur la plage, on pouvait lire un immense hommage écrit en lettres de sable.
"Week-end à Zuydcoote" dans le Nord
Réalisé en 1964 par Henri Verneuil Week-end à Zuydcoote (Weekend at Dunkirk en anglais) est une évocation de la seconde guerre mondiale et de l'opération Dynamo. En juin 1940, durant la Bataille de Dunkerque, sous les bombardements allemands, les troupes françaises et anglaises s'étaient terrées sur les plages en attendant leur embarquement pour l'Angleterre. Jean-Paul Belmondo campe un jeune soldat français, Julien Maillat qui rencontre Jeanne, une jeune femme retranchée dans sa maison.
Dans ce reportage réalisé à l'époque du tournage, Jean-Paul Belmondo comparait le travail de l'acteur avec celui d'un sportif. "Le sport est à base de décontraction et je crois que ça m'a servi dans le métier d'acteur", confiait-il au journaliste.
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