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Jean Gabin : une rétrospective à la Cinémathèque française

Quarante ans après la mort de Jean Gabin, la Cinémathèque française lui rend un hommage en forme de rétrospective. Depuis le 16 mars et jusqu'au 30 mai 2016, le public cinéphile peut voir ou revoir sur grand écran cinquante de ses films. Certains d'entre eux sont très connus, d'autres à découvrir. Des projections complétées par des conférences sur l'homme Moncorgé et l'acteur Gabin.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Jean Gabin aux côtés de Michèle Morgan dans "Le Quai des Brumes" (1938) de Marcel Carné
 (GINIES/SIPA/1208020852)

Même dans les films en noir et blanc, il avait les yeux bleus. Présent sur les écrans entre 1930 ("Chacun sa Chance") et 1976 (L'année Sainte), Jean Gabin reste probablement la figure la plus marquante du cinéma populaire français au XXe siècle. Lors de sa disparition à 72 ans le 15 novembre 1976, il entrait dans une légende peuplée de personnages aussi différents que Pépé le Moko, le commissaire Maigret, Martin Roumagnac, Archimède, Gaston Dominici et quelques "Jean", dont Valjean ne fut pas le moindre. Longtemps regardé de haut par l'intelligentsia de la critique qui, à partir de la fin des années 50, faisait peser sur son épaisse silhouette le sceau qu'elle estimait infamant du "cinéma de papa", Jean Alexis Moncorgé, dit Jean Gabin, plisserait sans doute ses yeux de malice en découvrant que la Cinémathèque française lui rend aujourd'hui un hommage. Et quel hommage ! Cinquante de ses films, soit un peu plus de la moitié des oeuvres dans lesquelles il joue, sont projetés sur grand écran jusqu'au 30 mai. 

Sujet : P. Deschamps / MH Bonnot / F. Bazille / D. Dahan / D. Arzur / M. Gargnino / A. Cohen

Des monuments

Si "Chacun sa chance", un film de 1930 de Hans Steinhoff et René Pujol, ou "Le Récif de Corail" de Maurice Gleizé, qui date de 1936, seront pour beaucoup une découverte, d'autres films plus attendus retrouvent la taille de projection pour laquelle ils ont été pensés. "Remorques", "Rue des Prairies", la Traversée de Paris", "Voici le temps des Assassins" ou "La Bandera", les magnifiques et méconnus "La Vierge du Rhin" et "Gas oil"  figurent parmi d'autres monuments au menu gourmand des amoureux du cinéma. Ils pourront ainsi partager le plaisir du public de "French Cancan", de Jean Renoir qui, sorti en 1955, offrait pour la première fois en couleur le bleu des yeux de Gabin.

Jean Gabin dans "Sous le signe du taureau" de Gilles Grangier (1969)
 (NANA PRODUCTIONS/SIPA)


161 millions de spectateurs

Enfant, il se voyait fermier ou conducteur de locomotives. Le cinéma lui offrit ces deux rôles et, quand il voulut enfin devenir exploitant agricole, le monde de la terre ne lui rendit pas l'amour qu'il lui portait. Entre son retour sur les écrans après la guerre en 1946 et la fin de sa vie, plus de 161 millions de spectateurs achetèrent un billet de cinéma pour le voir interpréter Max le Menteur dans "Touchez pas au Grisbi", Grandgil de "La Traversée de Paris", Noël Schoudler, le banquier des "Grandes Familles" ou encore Victor Manalèse, le truand du "Clan des Siciliens".

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