Jean-Claude Dreyfus dans le 1er film français en un seul plan-séquence d'1h30
Pour les non cinéphiles, un plan séquence est une séquence tournée d'une seule traite, sans que la caméra ne soit coupée. Un exercice périlleux qui implique une synchronisation absolue entre les mouvements de caméra, le jeu des acteurs et la lumière. Une séquence difficile à tourner sur un plan technique pour l'opérateur de prise de vue mais aussi pour le comédien. Dans ce cas précis, Jean-Claude Dreyfus actuellement en tournage à l'ancienne manufacture royale de Bains-les-Bains doit s'y préparer : un long monologue sans aucune coupure et, surtout, sans aucun droit à l'erreur.
Reportage : Patrick Germain - André Abalo- Aldo Parvillez
Pourquoi les réalisateurs utilisent-ils le plan séquence ?
Loin d'être juste un prétexte, le plan séquence permet aux réalisateurs de rentrer dans l'intimité d'un personnage, de surligner un trait de caractère ou une ambiance générale. Le plan séquence oblige le spectateur à se concentrer, à sortir de sa passivité et à décortiquer l'image.
Dans l'extrait qui suit, le plan séquence de l'une des scènes du film culte de Stanley Kubrick "Shining" force l'attention du spectateur. Ce dernier suit du regard le petit garçon sur sa trottinette dans le long couloir de l'hôtel. Ce plan fait non seulement ressortir le calme apparent du lieu mais accentue le mystère et instille le malaise. Sans être le maître du genre, Stanley Kubrick a souvent exploité la force du plan séquence pour mettre en place les différents éléments du scénario, notamment dans la première scène d'"Orange Mécanique".
Un plan séquence dans The shinning, fim culte Si certaines scènes tournées en plan séquence ont marqué les esprits, des films tournés entièrement en un seul plan séquence existent réellement. C'est le cas de L''arche russe, le film est entièrement basé sur une séquence unique de 96 minutes tournée en une seule journée et en seulement deux essais.
Récemment, le réalisateur allemand Sebastian Schipper a remporté le Grand Prix du Jury lors de la 7e édition du Festival International du film policier de Beaune. Le Jury a récompensé la formidable prouesse technique de ce thriller pour lequel le réalisateur de 46 ans raconte dans 'Victoria" l'histoire en une seule prise de 2h20.
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