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"Le cinéma italien est bien vivant" : l’actrice et réalisatrice Valeria Bruni-Tedeschi honorée au 12e Festival de Rome à Paris

Un pied en France, l’autre en Italie, l’actrice et réalisatrice Valeria Bruni-Tedeschi a reçu un prix pour sa carrière au 12e Festival de Rome à Paris.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'actrice et réalisatrice Valeria Bruni-Tedeschi avec le réalisateur italien Mimmo Calopresti et Mme et l'Ambassadrice d'Italie en France Teresa Castaldo, le 13 décembre 2019 à l'Albassade d'Italie en France pour le Festival De Rome à Paris.. (DR)

Des deux côtés des Alpes, l’actrice et réalisatrice Valeria Bruni-Tedeschi a été honorée au 12e Festival de Rome à Paris, pour sa carrière qui reflète les liens entre le cinéma français et italien. Passant de l’un à l’autre, la comédienne parle de cette relation particulière, de la situation du cinéma italien actuel et confie être en période d’écriture.

Vous incarnez le lien entre le cinéma français et italien, en menant deux carrières parallèles qui souvent se croisent, comment recevez-vous l’hommage de ce soir ?
Cela me fait très plaisir, mais je me sens toujours un peu mal à l’aise avec les récompenses. En même temps, je suis très touchée par la reconnaissance, donc je suis un peu entre deux eaux. Mais j'ai beaucoup de gratitude, ce prix est très flatteur.

Le cinéma italien semble renaissant depuis environ cinq ans. Il y avait une forte présence à Cannes en 2018 et cette année avec le très beau Traitre de Bellocchio. L’acteur Marcello Ponte, avec lequel vous avez joué, y a reçu le Prix d’interprétation pour Dog Man, Roma sur Netflix… Comment ressentez-vous cela ?
Je n’ai jamais ressenti que le cinéma italien était mort. Il y a toujours eu des réalisateurs et des réalisatrices que je reconnaissais, j’ai toujours trouvé cela excitant et passionnant. Ensuite, cela devient une question de nombre. Si l’on dit que le cinéma italien renaît, tant mieux. Mais idepuis longtemps, Nani Moretti, Bellocchio ont toujours été là. Leur présence est constante. Mais c’est vrai qu’il y a sans doute quelque-chose de plus excitant en ce moment.

L'actrice et réalisatrice franco-italienne Valeria Bruni Tedeschi à l'ambassade d'Italie à Paris en décembre 2019. (Jacky Bornet / FranceInfoCulture)

Le cinéma italien et français ont eu des noces d’or des années 50 à 70, avec des coproductions importantes, des acteurs qui passaient continuellement d’un pays à l’autre, c’est le cas encore aujourd’hui ?
Oui, des coproductions existent. Il y a toujours un cordon entre les deux cinémas, ce n’est pas du tout perdu. Mais ce n’est peut-être plus du même ordre. Avant, beaucoup d’acteurs français tournaient dans des films italiens, doublés, alors qu’aujourd’hui les films son tournés en prise de son direct, donc c’est plus difficile, car les acteurs doivent s’adapter à la langue, mais il y a quand-même des coproductions.

Le problème de la langue est constant pour tous les réalisateurs, l’anglais est prédominant pour des raisons commerciales, qu’en pensez-vous ?
Moi, j’aime accepter la langue, les accents. Dans mes propres films, j’essaye de représenter le monde comme je le vois, le mien étant un peu français, un peu italien, il y a souvent les deux langues dans mes films. Même dans une seule phrase, elle peut commencer en français et finir en italien. Je prends des acteurs qui reflètent ce monde-là. Je parle de mon monde. Il est bilingue, trilingue. J’aime cela et essayer de représenter le monde tel que je le vois. Le monde est pluriel.

Que faites-vous en ce moment, des films, des rôles, une réalisation ?...
Je suis dans le film de Dominik Moll, Seules les bêtes, qui vient de sortir. Mais en ce moment j’écris un scénario, je ne suis que là-dedans, c’est ma priorité absolue.

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