Cet article date de plus de deux ans.

Les Golden Globes cherchent à redorer leur blason après des scandales à répétition ces dernières années

Après les scandales de racisme, sexisme et de corruption qui ont détruit son image, l'Association de la presse étrangère de Hollywood compte sur la prochaine cérémonie des Golden Globes, qui se tiendra le 10 janvier 2023, pour redorer son blason.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 5min
La scène qui a accueilli, le 13 décembre 2021 à Beverly Hills, les nominations des Golden Globes. (KEVIN WINTER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

L'Association de la presse étrangère de Hollywood (HFPA) espère bien faire un retour gagnant. Après une cérémonie boudée par le tout Hollywood l'an dernier, les Golden Globes doivent annoncer lundi 12 décembre de nouvelles nominations et espèrent s'extraire des scandales de racisme, sexisme et de corruption qui ont détruit leur prestige.

Ces prix ouvrent la saison des récompenses cinématographiques aux Etats-Unis et sont traditionnellement les plus suivis après les Oscars. Mais la HFPA, qui constitue leur jury, est dans la tourmente depuis des révélations sur ses pratiques douteuses début 2021.

Les derniers Golden Globes ont été décernés sans public ni télévision en janvier 2022. Après des réformes soigneusement mises en avant, l'organisation espère sortir de l'ornière pour sa 80e édition. Son partenaire historique, la chaîne NBC, a accepté de rediffuser la cérémonie 2023, qui aura lieu le 10 janvier à Beverly Hills. Et c'est le comédien afro-américain Jerrod Carmichael qui, sera l'hôte de la cérémonie. 

Déjà boycottée par Tom Cruise 

Reste à savoir si le gratin hollywoodien est prêt à rendre leurs lettres de noblesse aux Golden Globes. La présence ou non des stars nominées sera suivie de très près. Deux têtes d'affiche risquent déjà de briller par leur absence : Tom Cruise, qui a fait un carton au box-office avec Top Gun : Maverick, et Brendan Fraser, loué pour son rôle de professeur obèse reclus chez lui dans The Whale. Face aux scandales qui ont ébranlé la HFPA, Tom Cruise a renvoyé ses trois Golden Globes en signe de protestation. Et Brendan Fraser a déjà prévenu qu'il boycotterait la cérémonie s'il est nominé.

"C'est à cause de l'histoire que j'ai avec eux. Et ma mère ne m'a pas élevé en hypocrite", a récemment déclaré au magazine GQ l'acteur, qui accuse l'ex-président de la HFPA de l'avoir agressé sexuellement en 2003. L'ancien dirigeant en question, Philip Berk, qui rejette l'accusation, a été écarté de l'organisation pour avoir qualifié "Black Lives Matter" de "mouvement raciste haineux".

Son exclusion au printemps a eu lieu après une année mouvementée pour la HFPA, engluée dans des scandales de corruption de ses membres et pointée du doigt pour son manque de diversité. Depuis ces polémiques, l'organisation a notamment renouvelé ses membres, en incluant 103 nouveaux entrants.

Relooking 

Le jury des Golden Globes est désormais composé de 52% de femmes et de 51,5% de personnes issues de minorités ethniques. La HFPA a également interdit à ses membres d'accepter des cadeaux luxueux et des séjours tous frais payés à l'hôtel de la part des studios courtisant leur voix. "Ce n'est vraiment plus l'ancienne HFPA", a assuré au Hollywood Reporter sa présidente Helen Hoehne.

Mais à Hollywood, certains restent sceptiques. En juillet, la HFPA, qui est une association à but non lucratif, a annoncé transmettre l'organisation des Golden Globes à une entreprise créée par le milliardaire américain Todd Boehly. Les termes de cet accord prévoient le versement d'un salaire annuel aux membres de la HFPA.

Retour aux fondamentaux

Les nominations attendues lundi 12 décembre sont l'expression d'une organisation qui entend se concentrer sur l'année écoulée à la télévision et au cinéma. es nominations des Golden Globes sont réparties en deux catégories principales, contrairement aux Oscars : les "drames" et les "comédies ou comédies musicales". Le très intime The Fabelmans de Steven Spielberg, tiré de l'enfance du réalisateur américain, fait figure de favori pour le prix de meilleur film dramatique.

Le second volet de Top Gun, Elvis, biopic extravagant de Baz Luhrmann sur la vie du roi du rock'n'roll Elvis Presley, et le long-métrage Women Talking, qui met en scène des femmes victimes d'agression sexuelles au sein d'une communauté religieuse, devraient aussi être nominés.

Côté comédies, l'ébouriffant Everything, Everywhere, All At Once, où Michelle Yeoh campe une mère de famille lessivée par la paperasse et les tracas quotidiens, soudainement plongée dans des univers parallèles, est pressenti pour une nomination. Tout comme la suite de la saga Glass Onion, avec Daniel Craig en détective, et le très irlandais Les Banshees d'Inisherin avec Colin Farrell.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.