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Film francophone d'Angoulême : Karin Viard présidente !

Présidente du 11e jury du festival du Film francophone d’Angoulême, Karin Viard ne "(s)’imaginai(t) pas faire autre chose que comédienne". Pour ce faire, elle quitte sa Normandie natale pour Paris, puis rencontre Étienne Chatiliez qui lui offre le rôle d’une rousse pulpeuse dans "Tatie Danielle" en 1990. Le début d’une carrière de couleur arc-en-ciel, tant elle diffère selon ses rôles.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Karin Viard, présidente du 11e Festival du film francophone d'Angoulême (2018)
 (PJB/SIPA )
Karin Viard au Festival du Film francophone d'Angoulême en 2017
 (Yohan BONNET / AFP)

Actrice plurielle

Karin Viard enchaîne les seconds rôles tour à tour drôles, délirants, effacés ou tendres. Jusqu’en 1999, où Catherine Corsini la choisit pour le personnage principal de "La Nouvelle Eve". Elle crève l’écran dans "Haut les cœurs !" (1999) de Solveig Anspach où elle incarne une femme enceinte atteinte d’un cancer ; rôle qui lui vaut le César de la meilleure actrice en 2000.

Karin Viard, qui se définit comme "un éléphant dans un magasin de porcelaine", alterne les projets et les genres. Elle passe de "Je suis un assassin" de Thomas Vincent (2003) à la comédie de François Ozon, "Potiche" (2010), via le drame apocalyptique "Les Derniers jours du monde" des frères Larrieu (2009), jusqu'à "Jalouse" présenté en avant-première à Angoulême en 2017.
En 2011, Karin Viard joue dans la comédie aux millions d’entrées de Dany Boon "Rien à déclarer" puis incarne une mère de famille sourde et muette aux côtés de Louane et François Damiens dans "La Famille Bélier" d’Éric Lartigau, l’un des plus beaux succès cinéma de 2014. Les différents rôles de Karin Viard dessinent une multitude de portraits de femmes : qu’elles soient émancipées, fragiles, colorées, effacées, émouvantes, excessives ou libres, chacune d’elles nous plonge dans les méandres d’une féminité plurielle.

Les réalisateurs et réalisatrices lui confient de beaux rôles : inspectrice d’une brigade de protection de mineurs dans "Polisse" (2011) de Maïwenn, femme libérée dans "21 nuits avec Pattie" (2015) où elle retrouve les frères Larrieu, et plus récemment femme rongée par la jalousie dans le dernier film des frères Foenkinos. Mais Karin Viard brille aussi sur les planches. Actuellement à l’affiche de "Vera" de Petr Zelenka, elle incarne une directrice d’agence de casting, flamboyante et redoutée mais fragile malgré les apparences.

Sept membres du jury en or

Karin Viard est épaulée de sept jurés pour départager les dix Valois, les récompenses du festival :

Ludivine Sagnier, révélée par François Ozon ("Gouttes d’eau sur pierres brûlantes", "Huit femmes", "Swimming Pool"), a commencé devant la caméra avec Pascal Thomas et Alain Resnais.
Elle évolue dans "Les Chansons d’amour" de Christophe Honoré (2007), "La Fille coupée en deux" de Claude Chabrol (2007), "Mesrine" (2009) de Jean-François Richet. De formation théâtrale, elle revient sur les planches avec "L’Importance d’être Constant" d’Oscar Wilde (1998), ou des créations originales comme "Nouveau roman" (2012) de Christophe Honoré. Discrète ces derniers temps, Ludivine Sagnier est apparue aux côtés de Jude Law dans la série télévisée "The Young Pope" (2016). 

Camélia Jordana se révèle comme chanteuse demi-finaliste de La Nouvelle Star. Dans la foulée du beau succès de son premier album, elle est de suite sollicitée par le grand écran. Pascale Ferran lui confie un beau rôle dans "Bird People" (2014), présenté à Cannes à Un Certain regard. Depuis, Camélia Jordana se partage entre cinéma et musique. Yvan Attal la choisit pour incarner la brillante et tempétueuse Neïla dans "Le Brio" (2017). Sa prestation lui a valu le César du meilleur espoir féminin cette année.
Eye Haïdara, comédienne à la scène et devant la caméra, a commencé à l’écran avec Jean-Luc Godard dans "Socialisme" (2008). Elle est remarquable dans "La Taularde" (2015), où elle a pour partenaire Sophie Marceau qui en même temps réalise. En 2016 Eye Haïdara crève l’écran dans "Le Sens de la fête" d’Éric Toledano et Olivier Nakache, aux côtés de Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche et Hélène Vincent.
Raphaël Personnaz, très tôt sur les planches, est révélé en 2010 par Bertrand Tavernier dans "La Princesse de Montpensier". Il passe par le festival d’Angoulême où "Quai d’Orsay" (encore Tavernier) en 2013 est encensé, puis devient Marius dans la trilogie de Pagnol par Daniel Auteuil. En 2017, Raphaël Personnaz revient au théâtre pour l’adaptation d’une lettre d’Antoine Leiris publiée suite au décès de sa femme dans les attentats du Bataclan : "Vous n’aurez pas ma haine". Son acteur et son metteur en scène, Benjamin Guillard, reçoivent le Molière du meilleur seul en scène.
Michel Côté est acteur québécois, au théâtre, au cinéma, à la télévision, et auteur. C’est avec "C.R.A.Z.Y." (2005) de Jean-Marc Vallée que le public international le découvre et l’acteur reçoit pour son rôle, le titre de meilleur acteur canadien aux Prix Génie et au Vancouver Film Critics Awards. Il est depuis lauréat de nombreux prix pour ses prestations et sa carrière.
Thomas Lilti est médecin, auteur et réalisateur. Les titres de ses films suffisent pour parler de lui. "Hippocrate" lui offre la reconnaissance publique et critique en 2014 : un million de spectateurs, sept nominations aux César et un Valois d’or au festival d’Angoulême. "Médecin de campagne" en 2016 est un succès déduit de sa propre expérience de praticien en milieu rural. Cette année, il présente son quatrième long métrage, "Première année", en avant-première à Angoulême.
Laurent Hassid est directeur des Acquisitions Cinéma Français et Étranger depuis février 2018. Ayant fait sa carrière à Canal, il est responsable de l’acquisition de plus de 150 films par an distribués en France, du blockbuster au film art et essai, y compris les préachats de coproductions franco-européennes.

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