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Deauville 2023 : quand le festival décline au féminin l’amour et la guerre

La compétition est lancée à Deauville. Quatorze films sont en compétition pour le grand prix, décerné l'an dernier à "Aftersun" de Charlotte Wells. Cette 49e édition se tient jusqu'au 10 septembre, avec 80 films projetés. Ce sont deux réalisatrices qui ont ouvert la compétition de la 49ème édition du festival américain de Deauville
Article rédigé par Sabine Gorny
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Les drapeaux américains flottent sur Deauville à l'occasion du Festival du Cinéma américain 2023 (LOU BENOIST / AFP)

Deux univers bien différents. Une histoire d’amours contrariés pour Céline Song avec "Past Lives, nos vies d’avant", avec Greta LeeYoo Teo et John Magaro. Enfants, à l'âge de 12 ans, Nora et Hae Sung sont amis et amoureux platoniques. Les circonstances les séparent. À 20 ans, ils se retrouvent pour un temps. Et un thriller de science-fiction dans l’espace : "I.S.S.", réalisé par Gabriela Cowperthwaite avec Ariana DeBoseChris Messina et Pilou Asbæk. La vie à bord de la Station spatiale internationale lors d'un conflit mondial sur la Terre.

La réalisatrice sud-coréenne Celine Song arrives lors de la 49me  edition du Festival du cinéma américain de Deauville 2023 (LOIC VENANCE / AFP)

La pudeur des sentiments

Elle fut la première à ouvrir le bal : la Coréenne, Céline SONG, a su séduire le public de Deauville avec son histoire d’amour platonique entre deux adolescents vivant en Corée du Sud. Nora et Hae Sung. Lorsque la famille de Nora émigre au Canada, la séparation est difficile pour Hae Sung qui accuse le coup. Quand 12 ans plus tard, ils reprennent contact grâce aux réseaux sociaux, ils se rendent compte combien sans le savoir ils se sont manqués. Non-dits, pudeur ou timidité ? Jamais le jeune garçon éperdument amoureux de Nora n’osera lui avouer son amour. Devenue auteure à succès à New-York, la jeune femme finira par épouser un américain tandis que Hae Sung enfermé dans la timidité maladive échouera dans sa relation avec une nouvelle petite amie. Dans une ultime tentative de séduire sa belle, le jeune homme finira par aller la rejoindre à New-York. Mais Nora, mariée, osera-t-elle renoncer à sa vie d’écrivaine à succès ? Hea Sung, osera-t-il avouer cette folle passion qu’il ressent pour Nora depuis l’enfance ?

Si le film a autant touché les festivaliers, c’est que chacun a pu s’identifier dans ces personnages pudiques à l’extrême, prêts à renoncer au bonheur par crainte de faire du mal à l’autre. Des vies gâchées. Des amours sacrifiés. La cinéaste filme comme personne ces deux êtres emplis de désir qu’ils ne peuvent formuler, des mains qui se frôlent, des regards qui en disent long, dans un New-York sublimé par sa caméra 35 mm. C’est le premier long métrage de cette jeune réalisatrice de 35 ans. Le film qui a trouvé un distributeur sortira en salles en France le 13 décembre prochain.

Affiche du film ISS réalisé par Gabriela Cowperthwaite présenté au festival du film américain deDeauville (DR)

I.S.S., Odyssée de l’espace

Il n’est pas question d’amour mais plutôt de haine dans le deuxième film en sélection officielle présenté cet après-midi, I.S.S. (traduisez station spatiale internationale) comme son nom l’indique nous conduit dans l’espace. 6 astronautes, 3 Américains et 3 Russes, vivent dans une capsule pour mener des expériences scientifiques. Ambiance conviviale au début, on rit, on trinque, en défiant les lois de la gravité. Mais cette heureuse harmonie va bientôt se briser lorsque l’équipage reçoit de la Terre des informations inquiétantes. Trahisons, coups bas, mensonges, l’équipage va bientôt se mener une guerre sans merci pour garder le contrôle de la station spatiale. Le tournage en apesanteur n’a pas dû être une sinécure pour les acteurs. Sans beaucoup de moyens, la réalisatrice, Gabriela Cowperthwaite, parvient pourtant à ses fins, tenir le spectateur en haleine pendant 1h30. Comme une métaphore du film, l’image de ces rats de laboratoire qui s’entretuent lorsqu’ils ne sont pas dans leur environnement habituel hantera longtemps le spectateur.

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