: Vidéo Qu’est-ce qu’une bonne comédie ? Par Éric Toledano et Olivier Nakache
Éric Toledano et Olivier Nakache sont inspirés par la musique lorsqu’ils ont à décrire ce qu’est, pour eux, une “bonne” comédie. C’est “une comédie qui a du rythme, où tu te marres, régulièrement. Pas qu’un petit peu” explique Éric Toledano. Un grand acteur de comédie, comme l’était pour eux Jean-Pierre Bacri décédé en janvier 2021, c’est quelqu’un qui maîtrise la “musique. C’est-à-dire : il y a un dialogue qu’on écrit, et (l’acteur) le met en bouche et d’un coup…” précise le réalisateur, en faisant un geste de la main, pour symboliser qu’il se passe quelque chose, que, “d’un coup”, la magie opère.
Un bon acteur de comédie est maître de la “musique”
“On ne va pas citer nos films mais dans Didier, quand Alain Chabat défonce l'oreiller et que Bacri dit : “ça me fait des bonnes journées avec toi”... Comme dit Éric, Jean-Pierre Bacri, c’est une partition musicale, c'est un Stradivarius. C'est comme un violon très, très, très rare et extrêmement bien accordé. Il t’amène des répliques au firmament parce qu’il a le bon timing” précise Olivier Nakache, qui ajoute que “c’est quelque chose qui est inné”.
Depuis fin 1990, le duo est inséparable. Ensemble, ils ont notamment réalisé les comédies “Hors normes”, “Le Sens de la fête”, “Intouchables”, “Nos jours heureux” et “Tellement proches”. Ce travail à quatre mains est, pour eux, leur atout. Ils restent intraitables sur le choix des “vannes” qui apparaîtront dans un film. “On n'est pas toujours d'accord sur tout, et heureusement, sinon on ne serait pas un duo productif, mais de temps en temps, on a cette subjectivité de dire “ça, c'est drôle!", et il y a l’autre qui dit "ben non, ça, c'est pas drôle”, et l’autre qui réplique : "mais non, les gens vont rire”, et l’autre : “mais non !" s’amuse Éric Toledano.
Alors, pour trancher, les réalisateurs ont une astuce. Il leur est arrivé d’organiser une projection-test. Éric Toledano explique : “C’est qu'on a fait, là, sur “Une Année difficile” qu'on vient de terminer. On a été dans la banlieue de Rouen, à Elbeuf, et on a pris 500 personnes dans le public et on les a enregistrés. Et là, il y a un verdict”. Le couperet tombe : la vanne fait trembler de rire la salle de cinéma ou à l’inverse, rien ne se passe. Au mieux, quelques rires gênés traversent la salle. “Si ça ne claque pas, on l’enlève” affirme le réalisateur. Olivier Nakache précise que pour eux, le principal, est “surtout d’être le plus sincère avec (eux-mêmes)”.
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